Concert roumain à Vienne
Corina Cristea, 31.07.2023, 12:46
Evénement exceptionnel
dimanche soir, dans la célèbre salle Musikverein de Vienne – l’Opéra National de
Bucarest a donné un concert en première pour rendre hommage au grand
compositeur et violoniste roumain Ciprian Porumbescu, car l’année 2023 lui est
dédiée. En effet en cette fin juillet-début août la Roumanie marque les 170 ans
depuis la naissance et les 140 ans depuis la mort du compositeur. A Vienne, la
salle dorée d’où les télévisions du monde entier transmettent d’habitude le
concert du nouvel an le 1er janvier a accueilli des harmonies de
musique roumaine. Le programme du spectacle a compris presqu’entièrement des
œuvres signées par Ciprian Porumbescu qui mélangent la spiritualité avec la tradition
et la musique sacrée avec celle d’inspiration folklorique. Il s’agit des titres
« Crai nou » (Le nouveau prince) – le premier spectacle roumain d’opérette,
« Balada » (La Balade), « Rapsodia Română » (La rapsodie roumaine) et « Tatăl
Nostru » (Notre Père). L’interprétation a
eu la signature des solistes, du chœur et de l’orchestre de l’Opéra National de
Bucarest, sous la baguette de Daniel Jinga. Le musicien et compositeur roumain Gheorghe
Zamfir, virtuose de la flûte de Pan et la soliste Maria Coman ont été les
invités spéciaux de ce concert.
Le chef d’orchestre Daniel
Jinga a déclaré : « La
rencontre avec la musique de Ciprian Porumbescu a été pour mois une véritable
révélation. J’avais sans nul doute une opinion erronée sur les marches de
l’opérette « Crai nou » (Le nouveau prince). Ils étaient similaires à
la propagande communiste. On fait actuellement un véritable exorcisme du
communisme dans l’œuvre de Ciprian Porumbescu et je pense qu’à partir de
maintenant, il faut recevoir cette musique dans sa forme pure, dans la forme
que Ciprian Porumbescu l’avait conçue avant que la Roumanie soit passée par cette
expérimentation totalitaire. » a déclaré Daniel Jinga.
Le grand désir de Ciprian
Porumbescu était de créer une opérette inspirée par le folklore, ce qu’il a
réussi à faire. L’œuvre « Crai nou » (Le nouveau prince) est devenu
un repère de la musique roumaine du 19e siècle. La création de
Ciprian Porumbescu donne une interprétation nouvelle à un mythe populaire selon
lequel la Nouvelle Lune connue aussi
comme « Le nouveau prince » pourrait apporter le bonheur aux
amoureux.
Le sujet a été inspiré de
l’environnement du village moldave. L’action se déroule en 1851, et repose sur
une vieille légende populaire : une histoire d’amour qui triomphe malgré
tous les obstacles extérieurs. On dit que cette opérette combine la bonne
humeur, la verve poétique et la rêverie, dans une atmosphère roumaine, authentique,
tonique, créée par une musique simple et chaleureuse. « La compréhension
de l’opérette « Crai Nou » réside dans la rencontre entre l’originaire
et l’original. Le chef-d’œuvre de Ciprian Porumbescu est solidement encré dans
le fond ancestral de la spiritualité roumaine, mais c’est aussi une création
originale, réunissant l’ancienne et la nouvelle expression musicale de son époque »,
déclare Daniel Jinga. Les 2,000 places de la salle viennoise ont été occupées surtout
par des Roumains de la diaspora, qui ont longuement applaudi le spectacle
debout, pleins d’émotion et de fierté.