La démission du ministre et le scandale des maisons de retraite
Le
scandale de maltraitance sur des personnes âgées ou vulnérables dans des
maisons de retraites a fini par faire tomber le ministre social-démocrate
roumain du Travail, Marius Budăi. Celui-ci a démissionné jeudi de ses
fonctions, même si, il y a tout juste quelques jours, il ne voyait aucune
justification d’un tel geste de sa part. Tandis que le vice-premier ministre Marian
Neacşu assure l’intérim du portefeuille ministériel, la direction du Parti
social-démocrate (de la coalition au pouvoir) devrait se réunir la semaine
prochaine pour désigner un nouveau titulaire à la tête du ministère du Travail.
Leyla Cheamil, 14.07.2023, 11:30
Le
scandale de maltraitance sur des personnes âgées ou vulnérables dans des
maisons de retraites a fini par faire tomber le ministre social-démocrate
roumain du Travail, Marius Budăi. Celui-ci a démissionné jeudi de ses
fonctions, même si, il y a tout juste quelques jours, il ne voyait aucune
justification d’un tel geste de sa part. Tandis que le vice-premier ministre Marian
Neacşu assure l’intérim du portefeuille ministériel, la direction du Parti
social-démocrate (de la coalition au pouvoir) devrait se réunir la semaine
prochaine pour désigner un nouveau titulaire à la tête du ministère du Travail.
La décision de l’ex ministre Marius Budăi de démissionner a été rendue
publique par le chef, également social-démocrate, du gouvernement, Marcel Ciolacu,
selon lequel il s’agit d’un geste normal dans une démocratie. « Je viens d’avoir un
entretien avec monsieur le ministre du travail, Marius Budăi, qui m’a
communiqué sa décision de démissionner. En ce qui me concerne, c’est un geste
d’honneur et je l’en remercie. C’est ma conviction que c’est une réaction
parfaitement normale de tout décideur politique dans une telle situation de
crise. C’est une réaction normale dans toute démocratie consolidée
d’Europe. », a affirmé le premier ministre Marcel Ciolacu.
L’immense
scandale de ce que la presse de Roumanie appelle « les asiles de la
terreur » a éclaté il y a une douzaine de jours, mais les premières
accusations avaient été formulées publiquement il y a quelques mois. Une
enquête journalistique dévoilait à ce moment-là qu’une centaine de soi-disant
bénéficiaires de ces centres d’accueil subissaient quotidiennement de mauvais
traitements – insultes, privation de nourriture et de conditions d’hygiène
minimales, tortures, exploitation. Depuis le déclenchement du scandale, les
autorités ont lancé une vérification à l’échelle nationale de ces centres
sociaux résidentiels. Plus d’une vingtaine en ont été fermés, la majorité se
trouvant à Bucarest. L’activité a été temporairement suspendue dans près de 30
autres centres et le montant des amendes appliquées s’élève à quelque 10
millions de lei (environ 2 millions d’euros).
Les procureurs ont ouvert plusieurs
actions pénales pour infractions économiques et contre la personne. Deux
inspecteurs de l’Agence départementale de payements et d’inspection sociale
Ilfov ont été arrêtés, sous l’accusation d’avoir effectué une évaluation incorrecte
d’un centre d’accueil pour des personnes handicapées. Le chef du gouvernement,
Marcel Ciolacu, a demandé à la société civile de proposer des candidats à la
future direction de l’Agence nationale pour les personnes handicapées, car,
selon lui, les ONG sont les plus en mesure d’avancer des candidats compétents.
Le parti d’opposition L’Union Sauvez la Roumanie (USR) demande une session
parlementaire extraordinaire pour analyser la situation des centres sociaux.
(Trad. Ileana Ţăroi)