La Roumanie prépare des changements gouvernementaux
Roxana Vasile, 14.06.2023, 11:23
Après
deux semaines de retard dû à la grève générale dans l’enseignement
pré-universitaire, terminée mardi, la Roumanie a mis en place en première, la
passation de pouvoirs au Palais de Victoria entre le premier ministre libéral,
Nicolae Ciuca et le chef de file du PSD, Marcel Ciolacu. Ce changement de
mandat s’est fait au terme d’un accord gouvernemental signé en novembre 2021
par les deux formations politiques, partenaires au sein de la coalition au pouvoir
en Roumanie. A l’époque, le refus de l’USR de rester en coalition avec les
libéraux a poussé le pays au bord de la crise. Du coup, les partis rivaux, le
PSD et le PNL, sortis en première et en deuxième place lors des élections
parlementaires, avec le soutien de l’UDMR, ont mis en place une coalition
censée diriger la Roumanie. A une seule condition près: que le mandat de
premier ministre soit assumé, à tour de rôle, par les dirigeants de deux
partis. D’abord par le libéral Nicolae Ciuca qui, à mi-mandat, a démissionné ce
qui a permis au chef de l’Etat, Klaus Iohannis, de désigner Marcel Ciolacu aux
fonctions de premier ministre, suite à des consultations avec les partis
parlementaires. Au bout de négociations politiques intenses, de réunions et de
pourparlers, le premier ministre désigné a avancé sur la table du Parlement son
programme de gouvernance et la liste des ministres proposés pour le nouvel
Exécutif.
En
l’absence d’un consensus avec l’UDMR, aucun représentant de la minorité hongroise
de Roumanie ne figure parmi les propositions. La liste ne comporte que des noms
de sociaux-démocrates et de libéraux. La Roumanie devra enregistrer une
croissance économique de plus de 3% d’ici la fin de l’année et un taux
d’inflation de 8% a précisé Marcel Ciolacu qui a passé en revue les lignes
directrices de son programme de gouvernance fondé sur cinq objectifs
principaux:
« Résoudre, une fois pour toutes, le problème des
régimes spéciaux de la retraite et mettre en place la nouvelle grille unique
des salaires. Freiner la majoration des prix, relancer le pouvoir d’achat et
développer les systèmes de l’Education et de la Santé. Et puis, créer de
nouveaux emplois, mieux rémunérés, seul argument censé convaincre les
ressortissants roumains de rentrer en Roumanie ».
Pour sa part, l’ancien premier ministre, Nicolae Ciuca, a
affirmé que les libéraux, tout comme les socio-démocrates, se font une priorité
de l’essor de la Roumanie :
« Nous nous sommes engagés à assurer la stabilité
pour surmonter la crise et nous avons constaté qu’il est toujours possible
d’obtenir une croissance économique. Là, que la passation de pouvoirs a eu
enfin lieu, le PNL et le PSD s’engagent à répondre à tous les objectifs censés
contribuer au développement du pays, afin de rendre possible la majoration des
revenus des Roumains pour que le salaire national approche la moyenne
européenne ».
Une fois terminées les audiences de mercredi, au
Parlement, des candidats aux portefeuilles ministériels, le nouveau
gouvernement pourrait se voir accorder jeudi le vote d’investiture du
Législatif.