Le niveau de vie en Roumanie
Corina Cristea, 08.06.2023, 11:58
Une telle
enquête a récemment été menée par la compagnie GfK Purchasing Power
Europe. A la parcourir, on constate que les billets d’avion et les paquets touristiques
de vacances n’ont pas été très recherchés par les Roumains en 2022, soucieux de
l’évolution économique future. D’ailleurs 68 % des personnes questionnées ont
déclaré avoir l’intention d’économiser des sommes importantes et d’investir plutôt
dans l’éducation (22 %). La même étude fait état d’un pouvoir d’achat moyen à
51 % inférieur à la moyenne européenne, classant la Roumanie 31e
parmi les 42 pays examinés.
Parallèlement, à en croire les plus récentes données de l’Institut
national de la Statistique, bien que les revenus mensuels moyens d’un foyer de
Roumaine aient tourné autour des quelque 6 500 lei (environ 1300 euros) l’année
dernière, soit une hausse de presque 14 % par rapport à 2021, le niveau de vie
des Roumains ne s’est pas amélioré. Cela, parce que l’inflation y a eu un mot important
à dire et ils ont dû dépenser plus de 85 % de leurs revenus. En milieu
urbain, le revenu total d’un foyer a dépassé les 7 000 lei (environ 1 400 euros),
étant 1,3 fois plus élevé qu’en milieu rural.
Côté dépenses, la plupart de l’argent a été utilisé pour
la consommation au sein du foyer, soit plus de 60 %, et 30 % – pour les taxes et
les impôts. Les produits alimentaires ont compté pour un tiers de la consommation
des familles roumaines, suivis par les dépenses liées au logement et aux utilités.
De même, les Roumains ont dépensé 265 lei (une cinquantaine d’euros) par mois pour
les boissons alcoolisées et le tabac et 17 lei seulement (moins de 4 euros) pour
l’éducation.
Sans nul doute, les revenus insuffisants ont des
conséquences sociales importantes : c’est la principale raison pour
laquelle de plus en plus de catégories professionnelles de Roumanie descendent
dans la rue pour manifester. Cela fait presque trois semaines déjà que le système
éducationnel est en grève générale, alors que les salariés du secteur
sanitaire, des pénitenciers et les cheminots annoncent eux aussi des protestations.
Tous dénoncent les salaires trop bas pour un niveau de vie décent. Coincés
entre le marteau et l’enclume, les responsables de Bucarest se voient obligés
de trouver des réponses rapides aux exigences des syndicats et en même temps de
réduire les dépenses, puisque les recettes budgétaires n’ont pas atteint le niveau
escompté. Tout cela sur toile de fond d’une croissance économique plus faible
prévue pour cette année et d’un taux d’inflation qui se maintient à deux
chiffres. (Trad. Valentina Beleavski)