Les avertissements de la Commission européenne
La Commission européenne tire à nouveau la sonnette d’alarme au sujet de la situation économique de la Roumanie, actuellement l’unique Etat de l’UE visé par une procédure de déficit excessif, à cause des évolutions d’avant la pandémie. Ces propos figurent dans les recommandations générales fiscales, financières et économiques pour chaque Etat membre récemment publiées par l’Exécutif communautaire. Pourtant, celui-ci ne souhaite pas déclencher de nouvelles procédures de déficit excessif pour la période à venir, a annoncé le vice-président de l’exécutif européen, Valdis Dombrovskis. Il a quand même précisé que les critères d’encadrement dans les limites d’endettement et de déficit seraient réévaluées cet automne et au printemps prochain.
Corina Cristea, 25.05.2023, 13:09
La Commission vérifie surtout si les Etats-membres respectent les recommandations du semestre européen, a-t-il encore précisé, ajoutant que les investissements devraient absolument être doublés par un contrôle rigoureux des dépenses courantes. Pour ce qui est de la Roumanie, le responsable européen a rappelé que son déficit pour l’année dernière était conforme aux recommandations du Conseil et, par conséquent, la procédure serait mise en attente. Mais étant donné que les risques pour l’année prochaine sont substantiellement plus élevés, il faut redoubler d’efforts pour atteindre les objectifs, a dit Valdis Dombrovskis. Aux dires des responsables de Bruxelles, la Roumanie dépense plus d’argent qu’elle ne possède et l’année prochaine elle devrait faire baisser son déficit en-dessous de la barre des 3 % du PIB.
L’exécutif communautaire recommande au gouvernement roumain de réviser à la baisse les mesures de soutien économique en vigueur jusqu’à la fin 2023 et d’utiliser les économies qui en résultent pour réduire le déficit public. Une autre recommandation faite par la Commission vise à assurer une gouvernance efficace et à consolider la capacité administrative afin de permettre la mise en place constante et rapide du Plan national de relance et de résilience. La Roumanie dispose donc de six mois pour résoudre plusieurs aspects identifiés par la Commission européenne concertant les jalons du Plan national de relance et de résilience, qu’elle n’a pas réalisés correctement jusqu’ici. A Bucarest, la secrétaire d’Etat du ministère des investissements et des projets européens, Carmen Moraru, a expliqué qu’il s’agit de bloquer uniquement l’argent destiné à certains projets et non pas l’ensemble du montant de 2,8 milliards d’euros de la deuxième tranche de financement alloué dans le cadre du Plan national de relance et de résilience.
Pour ce qui est de l’état actuel de la mise en œuvre du programme, Carmen Moraru a dit qu’à présent les contrats de financement s’élevaient à quelque 26 millions d’euros, ayant pour bénéficiaires les ministères du Développement et des Transports, mais aussi ceux de l’Education nationale et de l’Environnement. Tous ces ministères ont déjà lancé des projets importants. (Trad. Alex Diaconescu)