L’année scolaire – est-elle menacée ?
Ştefan Stoica, 17.05.2023, 12:36
En Roumanie,
les enseignants et le personnel auxiliaire de l’éducation nationale ont presque
épuisé toutes les formes légales de protestation. A l’heure où l’on parle, il
ne leur en reste qu’une seule et la plus radicale : la grève.
Ce mercredi
déjà, en milieu de journée, les enseignants ont fait une grève d’avertissement de
deux heures et se préparent pour déclencher une grève générale le lundi 22 mai,
si leurs revendications ne sont pas satisfaites. Cette décision a été prise suite
à un référendum, auquel 70 % des enseignants se sont prononcés pour une grève générale. Ils demandent que leur travail
soit rémunéré en fonction de son importance sociale. A leur avis le salaire d’un
enseignant débutant doit être au moins égal au salaire brut moyen de
l’économie. Ensuite, le salaire de tout le personnel enseignant devrait être
calculé progressivement, en fonction de la position, des études, de
l’expérience et du diplôme d’enseignement. En même temps, les syndicalistes de
l’éducation demandent l’indexation annuelle des salaires conformément à l’évolution
du taux d’inflation. S’y ajoute paiement des heures supplémentaires déjà effectuées
par le personnel auxiliaire enseignant et non enseignant et l’octroi de
différents bonus auxquels ils ont droit, dont celui pour les conditions de
travail ou encore le remboursement de la navette, l’octroi des congés de repos
supplémentaires et la compensation financière des congés de repos non effectués.
Enfin, les enseignants plaident pour l’augmentation annuelle des
investissements dans l’éducation, ainsi que pour l’amélioration de la base
matérielle et des infrastructures des écoles.
Les
syndicalistes rappellent que les manifestations ont commencé en décembre 2022
et qu’elles se sont poursuivies en janvier, février, mars, avril, pour culminer
par une ample marche de protestations, le 10 mai à Bucarest, à laquelle ont
participé 15 000 personnes. Pourtant, le gouvernement de la coalition reste
impassible et ne tient pas ses promesses, accusent-ils encore. Les salaires
humiliants, l’effondrement du pouvoir d’achat, les anomalies concernant la
rémunération de ceux qui occupent des postes de direction, ce ne sont que
quelques-uns des problèmes auxquels sont confrontés les salariés de l’éducation,
selon les syndicalistes.
Dans, ce
contexte, en ce moment, la tenue des examens nationaux n’est plus certaine, ni
de l’évaluation nationale pour l’admission au lycée, ni du baccalauréat. Les
dirigeants syndicaux admettent qu’en cas de grève générale, les examens
risquent d’être perturbés. Ils ont souligné que la résolution de la situation
dépend strictement des décisions qui seront prises par l’Exécutif et le
Parlement de la Roumanie.
De son côté,
la ministre de l’Éducation, Ligia Deca, a déjà déterminé la composition de l’équipe
de négociation de la convention collective de travail et s’est déclarée persuadée
que des solutions seraient trouvées pour remédier à la situation, surtout qu’elle
veut éviter à tout prix que la structure de l’année scolaire ou le processus
éducatif soient compromis de quelque manière que ce soit. Elle a promis de se
battre à la fois pour un salaire décent pour les enseignants et pour que
l’année scolaire puisse se dérouler dans des conditions optimales et pour qu’elle
soit achevée dans les délais prévus. (Trad. Andra Juganaru)