Sécurité et liberté d’expression des médias en Roumanie
L’État roumain reste en fin de classement des états de l’Europe en termes
de respect et de garantie de la liberté et de la sécurité de la presse, ainsi
que de l’accès illimité aux informations d’intérêt public, déclare la
présidente de l’organisation ActiveWatch, Liana Ganea. Selon cette dernière, l’un des principaux problèmes réside
dans le fait que les grands partis politiques financent encore les médias de
manière opaque, conduisant à des soupçons légitimes de déformation de
l’information. Avec le temps, les quelques voix critiquant le pouvoir politique
sont devenues la cible de campagnes de discrédit, soit initiées par des acteurs
politiques, soit par des institutions médiatiques connues pour leur manque d’éthique
professionnelle, a également déclaré Liana Ganea. Dans le même temps, elle
estime que l’État roumain doit exercer un contrôle réel sur les services de
renseignement, limiter leurs pouvoirs et leur possibilité d’entraver l’exercice
du droit à la liberté d’expression. Pour
sa part, la présidente du Centre pour le journalisme indépendant, Ioana
Avădani, a déclaré qu’il y avait de gros problèmes avec les médias de masse en
Roumanie. Des problèmes qui, selon elle, relèvent de la compétence de l’État.
Parmi eux, le manque de transparence des actionnaires des entreprises de presse
et leur influence sur la ligne éditoriale, les attaques contre les journalistes
issus de l’espace du pouvoir ou encore la multiplication des discours agressifs
à leur égard. L’État roumain doit comprendre, et sans
pression de la part de l’Europe, que les médias de masse constituent un acteur légitime du débat public et que son
rôle critique dépasse la logique de parti ou les intérêts pécuniaires, a
souligné Ioana Avădani. Ces déclarations font suite à celles de Vera Jourova,
qui estime quant à elle que « la situation des médias roumains n’est pas toute rose
et pourrait être considérablement améliorée ».
Mihai Pelin, 28.04.2023, 11:59
L’État roumain reste en fin de classement des états de l’Europe en termes
de respect et de garantie de la liberté et de la sécurité de la presse, ainsi
que de l’accès illimité aux informations d’intérêt public, déclare la
présidente de l’organisation ActiveWatch, Liana Ganea. Selon cette dernière, l’un des principaux problèmes réside
dans le fait que les grands partis politiques financent encore les médias de
manière opaque, conduisant à des soupçons légitimes de déformation de
l’information. Avec le temps, les quelques voix critiquant le pouvoir politique
sont devenues la cible de campagnes de discrédit, soit initiées par des acteurs
politiques, soit par des institutions médiatiques connues pour leur manque d’éthique
professionnelle, a également déclaré Liana Ganea. Dans le même temps, elle
estime que l’État roumain doit exercer un contrôle réel sur les services de
renseignement, limiter leurs pouvoirs et leur possibilité d’entraver l’exercice
du droit à la liberté d’expression. Pour
sa part, la présidente du Centre pour le journalisme indépendant, Ioana
Avădani, a déclaré qu’il y avait de gros problèmes avec les médias de masse en
Roumanie. Des problèmes qui, selon elle, relèvent de la compétence de l’État.
Parmi eux, le manque de transparence des actionnaires des entreprises de presse
et leur influence sur la ligne éditoriale, les attaques contre les journalistes
issus de l’espace du pouvoir ou encore la multiplication des discours agressifs
à leur égard. L’État roumain doit comprendre, et sans
pression de la part de l’Europe, que les médias de masse constituent un acteur légitime du débat public et que son
rôle critique dépasse la logique de parti ou les intérêts pécuniaires, a
souligné Ioana Avădani. Ces déclarations font suite à celles de Vera Jourova,
qui estime quant à elle que « la situation des médias roumains n’est pas toute rose
et pourrait être considérablement améliorée ».
Interrogée pour savoir si les nouveaux instruments
législatifs proposés par la Commission européenne l’année dernière et en cours
d’adoption étaient suffisants pour résoudre ces problèmes, elle a répondu par
l’affirmative, précisant toutefois qu’elle en attendait davantage de la part de
l’Etat roumain d’ici là.Selon le rapport sur l’Etat de droit en 2022 présenté
par la Commission européenne, en Roumanie « la transparence concernant les
actionnaires des médias reste incomplète » ou encore la situation des
menaces n’a fait qu’empirer, tout comme les cas de harcèlement et de violence
contre les journalistes. En 2022, les
tribunaux roumains ont condamné deux personnes ayant commis des crimes visant
la sécurité des journalistes.
(Trad : Charlotte Fromenteaud)