Le dossier Schengen, de nouveau en débat
Roxana Vasile, 27.04.2023, 13:01
Lors du dernier
Conseil Justice et des Affaires Intérieures (JAI), en décembre dernier, le
représentant de Vienne s’était opposé à l’entrée de la Roumanie dans l’espace
Schengen. Il a pourtant ignoré des informations remontant à 2011, selon
lesquelles le pays remplissait toutes les conditions techniques nécessaires pour
faire partie du club des États sans contrôles douaniers. Une attitude
« regrettable et injustifiée » – a réagi le président roumain Klaus
Iohannis à ce moment-là.
Pour sa part, la commissaire européenne aux Affaires Intérieures,
Ylva Johansson, a souligné que l’adhésion de la Roumanie et de la Bulgarie à
l’espace Schengen resterait sa priorité et qu’elle était déterminée à y
parvenir en 2023. La cheffe de la Commission européenne aussi, Ursula von der
Leyen, et le président du Conseil, Charles Michel, ont déclaré qu’ils
attendaient des progrès en ce sens.
En visite,mercredi, à Bucarest, le ministre autrichien
des Affaires Intérieures, Gerhard Karner, a pourtant annulé tout optimisme. Il
a soutenu que la Roumanie avait fait des progrès très importants dans la lutte
contre la migration clandestine, mais il restait encore un long chemin à
parcourir avant d’avoir une protection efficace des frontières de l’Union
européenne. L’adhésion à l’espace Schengen n’est pas seulement un souhait, mais
un droit – lui a répondu son homologue roumain Lucian Bode. A son avis, il n’est
pas normal que la Roumanie n’assume que des obligations, sans bénéficier des
droits qui lui sont dus.
Lucian Bode : « J’ai
fait savoir au ministre Karner que le processus d’adhésion de la Roumanie à l’espace
Schengen devait être achevé en 2023. Conformément à l’idée européenne d’un
espace sans contrôles aux frontières intérieures, l’adhésion à Schengen n’est
pas seulement un désir de la Roumanie, mais c’est un droit établi dans les
traités pour tous les États membres. En ce qui concerne les décisions prises
aujourd’hui, nous nous sommes mis d’accord sur un plan d’action pour empêcher la migration illégale.
Ainsi avons-nous signé trois documents de coopération. »
Les accords signés à Bucarest portent sur la lutte contre
les guides des migrants illégaux et les abus en matière d’asile, ainsi qu’un
plan d’action commun de lutte contre la migration clandestine sur la route de
la Méditerranée orientale. Le plan prévoit, entre autres, l’envoi de policiers
roumains au ministère autrichien des Affaires Intérieures ou l’envoi de personnel
autrichien à la frontière roumano-hongroise de Nădlac. (trad. Andra Juganaru)