De la drogue à la violence dans les écoles, il n’y a qu’un pas
Leyla Cheamil, 12.04.2023, 12:05
La consommation de substances psychoactives est en constante augmentation
chez les adolescents roumains, avec de terribles conséquences pour eux comme
pour leurs familles. Récemment, la police anti-drogue a démantelé un vaste réseau de
consommateurs et de trafiquants. Ces derniers éch angeaient des message sur l’application Telegram. Or, une
grande partie des membres étaient mineurs. En début de semaine, de nombreuses
descentes ont eu lieu à Bucarest et dans d’autres localités des département d’Ilfov
(en périphérie de la capitale), de Mureş (centre), de Brăila et Galati (sud-est),
et de Dâmboviţa (sud). À la suite de l’opération, d’importantes quantités de drogue et
d’argent ont été confisquées. Dans le même temps, 13 personnes ont été
arrêtées. Cătălin Ţone, chef de la section anti-drogue de la brigade du crime
organisé de Bucarest, s’exprime :
« Il s’agit d’une situation atypique. Une
telle affaire ne fait que mettre en exergue, une fois de plus, la gravité du
phénomène en Roumanie. Près de 11 000 personnes étaient présentent et échangeaient
des messages sur l’application. Le groupe s’intitulait de manière suggestive
« Iarbă dulce » (l’herbe douce) et les participants échangeaient 30,
40 000 messages par jour. Toutes les discussions tournaient autour de la
drogue, de la distribution, de la consommation, de cocktails, de mélanges, etc.
C’est aussi très grave que ce groupe comprenne 1 500 à 2 000 mineurs, des
personnes instables, manquant de maturité et de discernement ».
Selon cet
expert, l’information et la sensibilisation des jeunes sur ces sujets sont
nécessaires dans la société roumaine. De plus, Cătălin Ţone estime que
davantage de cliniques sont nécessaires pour traiter la toxicomanie. La violence est aussi
un autre phénomène dangereux récemment apparu dans les écoles roumaines, avec
un impact négatif sur tous ceux qui sont impliqués dans le processus éducatif.
Le Ministère de l’Éducation estime qu’il finalisera dans
deux semaines maximum une procédure de gestion des cas de violences à l’école,
afin que les enseignants et le personnel d’éducation sachent comment réagir, en
s’appuyant sur des procédures légales. La ministre Ligia Deca a déclaré qu’elle
travaillait de concert avec les ministères de la justice et de l’intérieur afin
d’identifier les changements nécessaires dans la législation, notamment en ce
qui concerne les amendes et les obligations des parents. De leur côté, les représentants syndicaux de l’éducation ont affirmé
vouloir des changements. Ils ont annoncé qu’ils soumettraient au Parlement, la
semaine prochaine, une initiative législative pour décourager les actes de
violence à l’école. La décision a été prise après une série d’incidents
survenus dans plusieurs établissements d’enseignement, qui impliquaient
l’agression physique ou l’humiliation de certains enseignants.
(Trad :
Charlotte Fromenteaud)