Le plan national de relance et de résilience, une chance extraordinaire pour la Roumanie
L’exécutif de Bucarest admet qu’il existe un trou dans le budget public de quelque 4 milliards d’euros et le gouvernement est à la recherche de solutions censées le combler. L’objectif est le maintien du déficit à 4,4% du PIB. Le premier ministre Nicolae Ciuca a assuré que les salaires et d’autres types de revenus ne seraient pas réduits. Parmi les solutions envisagées figurent l’inclusion des bonus dans le salaire et la réduction de certaines indemnités, parallèlement avec la réduction de l’évasion fiscale. De l’avis des experts qui ont suivi l’adoption du budget, certaines recettes budgétaires ont été surestimées alors que plusieurs dépenses ont été sous-estimées et cette superposition, une fois confirmée ne pourrait mener qu’à une progression du déficit.
Ştefan Stoica, 07.04.2023, 13:16
L’exécutif de Bucarest admet qu’il existe un trou dans le budget public de quelque 4 milliards d’euros et le gouvernement est à la recherche de solutions censées le combler. L’objectif est le maintien du déficit à 4,4% du PIB. Le premier ministre Nicolae Ciuca a assuré que les salaires et d’autres types de revenus ne seraient pas réduits. Parmi les solutions envisagées figurent l’inclusion des bonus dans le salaire et la réduction de certaines indemnités, parallèlement avec la réduction de l’évasion fiscale. De l’avis des experts qui ont suivi l’adoption du budget, certaines recettes budgétaires ont été surestimées alors que plusieurs dépenses ont été sous-estimées et cette superposition, une fois confirmée ne pourrait mener qu’à une progression du déficit.
Eugen Rădulescu, en charge de la Direction de stabilité financière de la Banque centrale roumaine affirme que la principale cause du déficit extérieur est le déficit public. Dans le cadre d’une conférence, le spécialiste de la Banque Nationale de Roumanie a évoqué les risques engendrés par les déficits jumeaux. Celui du compte courant a dépassé les 9% du PIB, étant le plus élevé, y compris par rapport aux pays de la région alors que celui du budget, même si à la baisse, demeure aussi important.
Ce fut le déficit budgétaire trop élevé qui avait poussé la Roumanie avant la pandémie jusqu’au bord de la procédure d’infraction, rappelle l’expert de la banque centrale. C’est justement pourquoi le plan national de relance et de résilience constitue un ballon d’oxygène, affirme Eugen Rădulescu : « On évoque des montants particulièrement élevés qui pourraient s’inscrire dans le circuit économique national, mais ce plan prévoit aussi des mesures censées rétablir les équilibres macroéconomiques qui ne sont pas des meilleurs actuellement. Mais il nous faut beaucoup de volonté politique puisque les mesures à adopter ne sont ni populaires, ni faciles à appliquer. » a déclaré l’expert de la Banque nationale de Roumanie.
Et pourtant, la Roumanie bénéficie de deux évolutions meilleures qu’anticipées initialement : la croissance économique et une relative stabilité du taux de change, résultat de l’évolution naturelle du marché et non pas d’interventions de la Banque centrale, a ajouté le responsable de la Direction de stabilité financière de l’institution.
Côté inflation, même si la réduction du taux annuel devrait s’accélérer dans les mois à venir pour se chiffrer probablement à moins de 10% durant le IIIe trimestre de l’année, le taux directeur ne devrait pas baisser à l’avenir, affirme Cristian Popa, membre du Conseil d’administration de la Banque nationale de Roumanie. Selon lui, plusieurs facteurs contribuent à la pression inflationniste. Parmi eux, la guerre, le protectionnisme, l’économie verte qui est plus chère. L’érosion du libéralisme est également génératrice d’inflation, affirme le responsable de la Banque centrale, étant donné que lorsque les autorités s’impliquent trop dans le fonctionnement des entreprises, dans l’économie privée, elles provoquent des couts de réglementation, des règles et de la bureaucratie qui peuvent pousser les prix à la hausse. (Ştefan Stoica)