Partenariat stratégique roumano-bulgare
Daniela Budu, 16.03.2023, 12:03
La Roumanie et la Bulgarie poursuivront les efforts
communs pour faire en sorte que la décision de leur admission au sein de l’espace
Schengen soit prise cette année même. L’annonce a été faite mercredi, lors de
la visite à Sofia, du président roumain, Klaus Iohannis, où il a été reçu par
son homologue Rumen Radev, notamment afin de se mettre d’accord sur une stratégie
commune d’adhésion à l’espace de libre circulation européenne. A cette même occasion,
les deux chefs d’Etat ont signé une déclaration de Partenariat Stratégique, qui
vise, entre autres, à intensifier le dialogue politique bilatéral, à encourager
les échanges économiques et la coopération transfrontalière, ainsi qu’à garantir
la sécurité énergétique des deux pays. Plus, encore, affirme le président Iohannis,
par ce Partenariat Stratégique, les projets de l’infrastructure des transports,
de navigabilité sur le Danube et ceux du domaine de l’énergie verte pourront
avancer.
Dans ce contexte, les deux présidents ont également convenu
que leurs deux pays se penchent en priorité sur les domaines correspondant à leurs
intérêts stratégiques communs, afin d’assurer leur résilience, leur développement
économique et leur sécurité. Pour ce qui est l’espace Schengen, Klaus Iohannis
a réitéré à Sofia que la Roumanie et la Bulgarie étaient prêtes pour y adhérer,
surtout qu’elles agissaient déjà de manière responsable pour protéger l’espace
de libre circulation. L’élargissement de l’espace Schengen n’est pas lié à la migration
illégale aux frontières de l’UE, estime encore le chef de l’Etat roumain, alors
que Bucarest et Sofia ont exprimé à maintes reprises leur disponibilité de
faire partie des solutions dans la gestion de ces défis.
Klaus Iohannis : « L’espace Schengen renvoie au droit
du citoyen européen de circuler librement entre les Etats membres de l’UE. La migration
illégale est complètement autre chose. On parle de personnes qui entrent
illégalement dans l’UE et tentent de passer d’un pays à l’autre. C’est pour des
raisons politiques, que ces deux questions ont été superposées par certains
politiciens européens. C’est une erreur. Mais nous comprenons les difficultés
de certains Etats membres en ce qui concerne le phénomène de la migration
illégale. Nous sommes disponibles à participer à tous les programmes censés
résoudre ce problème ».
A son tour, le président bulgare, Rumen Radev, a
réaffirmé l’intention de son pays de redoubler d’efforts en vue d’une adhésion
aussi rapide que possible à l’espace Schengen. D’ailleurs, ces deux derniers
mois, les deux pays ont lutté contre le flux de migrants illégaux, un flux qui
a considérablement diminué, a-t-il encore précisé.
Rumen Radev : « A nos yeux, cette barrière imposée à nos
pays est non justifiée. On ne doit pas s’en servir pour résoudre des problèmes
internes ou autres problèmes de l’UE. Nous allons œuvrer ensemble pour faire lever
cette barrière, ce qui animera nos citoyens et les rassurera quant à l’égalité
des droits au sein de l’UE ».
Dans le même contexte, Rumen Radev a également fait part
de son intention de proposer à l’UE la création, en Bulgarie, d’un groupe de travail
réunissant des représentants des services sociaux de tous les Etats-membres touchés
par le transit balkanique.
Pour rappel, lors du Conseil Justice et Affaires Intérieures
(JAI) de décembre dernier, la Roumanie et la Bulgarie se sont vu refuser l’admission
dans l’espace Schengen, même si les deux pays remplissaient les critères
techniques nécessaires en ce sens. L’Autriche s’y est opposée, invoquant des
inquiétudes liées à la migration illégale sur la Route des Balkans. De même,
les Pays Bas ont estimé que la Bulgarie n’était pas encore prête pour adhérer à
l’espace de libre circulation, alors que les deux pays sont censés adhérer
ensemble. Pour sa part, Bucarest rejette les accusations liées à la migration illégale,
démenties aussi, officiellement, par les institutions européennes et par l’Europol.
(Trad. Valentina Beleavski)