Les lois de l’Education provoquent des dissensions
Ştefan Stoica, 02.02.2023, 11:24
Dans un pays où
l’illettrisme affiche un taux alarmant et le décrochage scolaire provoque de l’inquiétude,
les responsables politiques sont tous d’accord qu’il est grand temps que l’Education
nationale se réinvente. Le PSD et le PNL ont placé en tête de leurs priorités
législatives les projets des lois de l’Education et ils attendent actuellement
un débat à ce sujet.
Les libéraux et
le chef de l’Etat roumain, Klaus Iohannis, lui-même ancien professeur, se sont donnés
à fond dans ces projets qui, disent-ils, seront capables de créer un cadre
propice à une éducation efficace, flexible, inclusive et adaptée aux exigences
du marché du travail. Le PNL insiste que certaines prévisions législatives
restent telles qu’elles ont été formulées par l’actuelle ministre de l’Education
nationale, Ligia Deca. Il s’agit, par exemple, de tripler le budget alloué aux
bourses scolaires ou de transformer le programme « Un repas chaud »
en « Un repas sain ».
Les libéraux soutiennent d’autres idées aussi : des
certificats de qualification professionnelle pour chaque section, reconnus et
acceptés sur le marché de la main d’œuvre, des primes d’installation d’un
montant égal à cinq SMIC accordées au personnel enseignant des zones
défavorisées à condition qu’il reste en place au moins 5 ans, l’enseignement en
système dual aussi bien dans les structures d’enseignement professionnel qu’universitaire.
Selon les nouvelles lois de l’Education, le Ministère de l’Education, en
collaboration avec le Ministère des Affaires Etrangères pourrait mettre en
place en dehors des frontières nationales, des classes où l’enseignement se
fasse en langue roumaine.Enfin, le PNL
voudrait tracer des zones prioritaires dans l’éducation nationale afin de
réduire les écarts entre les différentes catégories d’élèves pour leur offrir un
accès égal à l’éducation et combattre le risque d’exclusion sociale.
Le PNL est
tellement impliqué dans les nouvelles lois de l’Education qu’il a fini par porter
atteinte à son partenariat politique avec le PSD. Le secrétaire d’Etat au
Ministère de l’Education nationale, le social- démocrate Florin Lixandru, affirme
s’être vu retirer les attributions suite à un ordre ministériel qui l’accuse de
délit d’opinion. A ses dires, les lois de l’Education sont des projets très
importants qui nécessitent un débat sérieux. On a suffisamment de temps pour bien
les examiner, a affirmé M. Lixandru qui a rappelé que le volet consacré à l’Education
du Plan national de relance et de résilience a le délai au troisième trimestre
de cette année. Or, dit-il, à force d’analyser les projets sous la forme
imaginée par le Ministère de l’Education, le PSD a déniché des aspects
importants qui devraient être corrigés pour offrir aux enfants un meilleur
avenir. Par exemple, les sociaux-démocrates n’accepteront jamais la mise en
place d’un examen de Brevet qui risque de restreindre l’accès de certaines
catégories d’enfants à une éducation de qualité.
Selon Florin Lixandru, il faudrait
remettre en discussion l’article de loi permettant aux lycées d’organiser leur
propre examen d’admission, une idée qui risque d’alimenter la corruption et la pratique
non-loyale des cours supplémentaires payés par les parents. Quant au Bac, le
PSD se dit assez réservé quant à l’initiative libérale de multiplier le nombre
d’épreuves. Et puis, il faudrait que les projets des lois de l’Education
nationale concernent aussi les enfants de la diaspora roumaine, affirment les
sociaux-démocrates.