La Roumanie, encore plus proche de Schengen
Cela fait plus d’une
décennie déjà que la Roumanie aspire au statut de pays membre de Schengen, un
statut qui lui a été refusé jusqu’ici à cause de la réticence de plusieurs
Etats-membres. Désormais, Bucarest reprend les négociations d’adhésion, et il
semble que son acceptation au sein de l’espace de libre circulation approche à
pas rapides.
Ştefan Stoica, 17.11.2022, 11:04
Cela fait plus d’une
décennie déjà que la Roumanie aspire au statut de pays membre de Schengen, un
statut qui lui a été refusé jusqu’ici à cause de la réticence de plusieurs
Etats-membres. Désormais, Bucarest reprend les négociations d’adhésion, et il
semble que son acceptation au sein de l’espace de libre circulation approche à
pas rapides.
Un nouveau pas
en cette direction a été fait ce mercredi, lorsque la Commission européenne a
demandé au Conseil européen de prendre sans tarder les mesures nécessaires pour
permettre l’adhésion de pleins droits de la Roumanie, de la Bulgarie et de la
Croatie à l’espace Schengen. L’Exécutif communautaire remarque la gestion
solide et de haute qualité des frontières par la Roumanie, qui est aussi
impliquée dans la coopération internationale en matière de police aux frontières.
Plus encore, aux yeux de la CE, la Roumanie est active sur deux fronts prioritaires :
la lutte contre la migration illégales et celle contre la traite humaine. Pour
ce qui est des droits fondamentaux, la Roumanie dispose de structures efficaces
pour garantir l’accès à la protection internationale, tout en respectant les principe
de non-régression, soit « l’interdiction pour un l’État de diminuer le
niveau de protection qu’il a atteint, dans un certain domaine, comme par
exemple celui des droits fondamentaux ». « C’est le moment de souhaiter
la Bienvenue à ces trois pays. Leur attente a été trop longue. », a
déclaré la commissaire européenne aux Affaires Intérieures, Ylva Johansson. A son
avis, tous les trois Etats-membres remplissent toutes les conditions
nécessaires à l’adhésion à Schengen.
Ylva Johansson :
« L’espace Schengen est une des plus grandes réalisations de l’UE. Les liens
établis ont favorisé le développement du marché intérieur et de l’économie. Schengen
a aussi amélioré le niveau de vie des gens. 22 Etats-membres et 4 autres pays
en dehors du bloc communautaire en font partie. C’est le moment pour ces trois
pays d’être admis. La Bulgarie, la Roumanie et la Croatie ont prouvé qu’elles
remplissent toutes les conditions, qu’elle disposent des instruments, des
structures et des procédures nécessaires pour gérer les frontières extérieures,
y compris les éventuelles menaces à l’adresse de la sécurité. »
C’est là une
nouvelle évaluation très favorable à la Roumanie, qui s’ajoute à son dossier d’adhésion,
un document qui témoigne de son niveau de préparation, a tout de suite réagi le
premier ministre roumain, Nicolae Ciuca, dans un message transmis sur les réseaux
sociaux.
A son tour, le
ministre roumain de l’Intérieur, Lucian Bode, a salué le communiqué de Bruxelles :
« La Roumanie est toujours plus proche de l’adhésion à l’espace Schengen.
La CE a reconfirmé que la Roumanie continue de remplir toutes les conditions nécessaires
pour y adhérer et qu’elle met en œuvre l’acquis Schengen de manière adéquate.
Les conclusions du rapport sont positives et montrent que toutes les conditions
techniques sont réunies pour que la Roumanie devienne aussitôt que possible membre
de l’espace Schengen ».
Une décision au
sujet de l’admission des trois Etats-membres au sein de l’espace de libre circulation
pourrait être prise le 8 décembre prochain. Toutefois, il faut avoir l’unanimité
des voix favorable pour y être admis. A noter que récemment, les Pays-Bas, un
opposant de longue date de l’acceptation de la Roumanie au sein de Schengen invoquant
des carences du système judiciaire, a récemment nuancé sa position, tout en restant
quelque peu réservée, une attitude que les analystes politiques attribuent plutôt
à la situation politique de La Haye. (Trad. Valentina Beleavski)