Un bouclier commun pour le ciel européen
Corina Cristea, 14.10.2022, 12:38
Arguant un
« avantage supplémentaire pour la sécurité de toute l’Europe », le
chancelier allemand Olaf Scholz a lancé, à la fin du mois d’août, l’idée d’un
bouclier aérien et antimissile commun pour l’Europe. Un système qui, selon lui,
serait bien plus efficace que si chaque pays choisissait de s’équiper de son
côté. En effet, de tels équipements coûtent cher et sont extrêmement complexes.
Cette proposition a surtout séduit les pays d’Europe de l’Est, inquiets de
l’escalade du conflit entre la Russie et l’Ukraine. Or, ce jeudi, une nouvelle
étape de l’European Sky Shield Initiative (ESSI) à été franchie, avec la
signature d’une lettre d’intention entre 14 états membres de l’OTAN, dont la
Roumanie, et la Finlande. Les états signataires envisagent, dans un premier
temps, de s’équiper de systèmes de défense à moyenne portée, comme les systèmes
« Patriot » produits par les Etats-Unis et déjà utilisés par les pays
membres de l’OTAN. Dans un second temps, ils pourraient compléter leur
équipement avec le système « Arrow 3 » développé par les Etats-Unis
et Israël, un système capable d’abattre des missiles intercontinentaux et même
des satellites. L’installation de tels équipements dans plusieurs pays
permettrait de complètement sécuriser l’espace aérien européen de manière
efficace. Par ailleurs, le coût de l’équipement sera réduit pour les états participants,
a déclaré à Bruxelles, le Secrétaire général adjoint de l’OTAN, Mircea Geona :
« L’objectif est de permettre aux alliés
européens de se procurer de tels équipements, qui leurs sont nécessaires, et ce
de manière simple et rapide, en optimisant les coûts. De même, il faudra que
les états concernés se coordonnent afin de couvrir rapidement leurs besoins en
termes de défense aérienne et antimissile. Il s’agit d’un effort important afin
d’obtenir les ressources supplémentaires nécessaires et de s’assurer que le
tout soit mis en fonctionnement le plus rapidement possible. »
Les
équipements dont bénéficieront les états membres de l’OTAN par l’intermédiaire
du projet ESSI sont « pleinement compatibles et intégrés aux
systèmes alliés de défense aérienne et antimissile et augmentera
considérablement la capacité de défense de l’Alliance » a rajouté
Mircea Geona. La signature de la lettre d’intention par les 14 pays
participants facilitera la finalisation des détails et procédures à mettre en
place pour entériner le projet. Les états désireux de rejoindre plus tard le
projet le pourront.*
(Trad :
Charlotte Fromenteaud)