Schengen, un sujet brûlant
Roxana Vasile, 13.10.2022, 13:05
L’adhésion de la Roumanie à l’espace de libre circulation
Schengen est un sujet brûlant depuis 11 années. Depuis 2011, le pays réunit
toutes les conditions techniques pour faire partie du club des États dont les
citoyens ne sont pas contrôlés à la douane, lorsqu’ils veulent se déplacer d’un
État membre à un autre. La décision d’admission à Schengen est prise au sein du
Conseil Européen uniquement à l’unanimité. Cependant, pendant toute cette
période, certains États de l’Union se sont opposés à l’adhésion de la Roumanie.
Les Pays-Bas ont toujours été l’un d’entre eux et restent, à l’heure actuelle,
le seul pays réticent.
Mercredi, le Premier Ministre néerlandais est venu en
Roumanie pour rendre visite aux soldats néerlandais qui font partie du
groupement tactique de l’OTAN sous le commandement français. Mark Rutte a
rencontré le Président Klaus Iohannis et le Premier Ministre Nicolae Ciucă. L’obtention
du soutien à l’adhésion de la Roumanie à l’espace Schengen (qui est devenu, à
Bucarest, un véritable objectif national) a été un sujet de discussion majeur. Le Premier Ministre Rutte a déclaré qu’il n’était pas
opposé à l’adhésion de la Roumanie à l’espace de libre circulation, cependant -
parce qu’il y avait aussi un « cependant » ! – ce processus devait
être étroitement lié à la réforme de la justice et au respect de l’Etat de
droit. Le président Klaus Iohannis a qualifié de positive la
discussion avec le chef du gouvernement néerlandais :
« L’échec n’est pas une option. Un échec à cet
objectif national conduirait probablement à une augmentation de l’euroscepticisme
en Roumanie, mais c’est une option hypothétique qui ne se produira pas, car on
ne calcule pas pour l’option échec, on calcule pour l’option réussie. »
Pour sa part, le Premier Ministre Nicolae Ciucă a parlé
des avantages pour l’environnement économique de la levée des contrôles aux
frontières intérieures :
« Cette coopération vibrante au niveau du secteur
des entreprises m’amène à souligner le bénéfice direct que l’adhésion de la
Roumanie à Schengen peut apporter à l’économie néerlandaise. En levant les
contrôles aux frontières intérieures, les coûts des transporteurs seront
considérablement réduits et, de même, les effets négatifs des retards sur les
marchés et les chaînes de valeur sont réduits aussi. »
Entre-temps, en exclusivité pour Radio Roumanie, la
présidente du Parlement Européen, Roberta Metsola, a condamné les déclarations
offensantes faites, la semaine dernière, en session plénière de la législature
communautaire, par un député européen allemand, qui a qualifié la Roumanie de « Far
West de l’Union Européenne ». Une enquête a été ouverte contre le député. Quant à la Roumanie, Roberta Metsola a souligné qu’elle
méritait d’être acceptée dans l’espace Schengen, car elle remplit toutes les
conditions techniques et juridiques. La semaine prochaine, le Parlement européen votera une
résolution incluant la demande de recevoir la Roumanie et son voisin, la
Bulgarie, à Schengen jusqu’à la fin de cette année. (trad. Andra Juganaru)