La Roumanie de plus en plus proche de l’espace Schengen
L’adhésion du pays à l’espace Schengen figure depuis de nombreuses années parmi les objectifs majeurs de la politique extérieure de la Roumanie. Confiante dans le fait qu’une fois les critères techniques remplis, l’adhésion ne serait plus qu’une simple formalité, la Roumanie a bien travaillé et au moment prévu pour l’adhésion, en mars 2011, le pays cochait toutes les cases demandées.
Corina Cristea, 11.10.2022, 15:14
L’adhésion du pays à l’espace Schengen figure depuis de nombreuses années parmi les objectifs majeurs de la politique extérieure de la Roumanie. Confiante dans le fait qu’une fois les critères techniques remplis, l’adhésion ne serait plus qu’une simple formalité, la Roumanie a bien travaillé et au moment prévu pour l’adhésion, en mars 2011, le pays cochait toutes les cases demandées.
Pourtant l’adhésion à l’espace de libre circulation européen a été ajournée plusieurs fois depuis cette date à cause de l’opposition de certains pays selon lesquels la décision concernant l’adhésion à Schengen relevait du mécanisme de coopération et de vérification (MCV). Et cela même si la Commission européenne était favorable à l’adhésion. Aujourd’hui, le sujet est de nouveau brûlant et la Roumanie semble avoir plus de chance que jamais d’obtenir un avis favorable. Telle est la position de l’Allemagne, une des voix les plus puissantes de l’UE, exprimée par son chancelier Olaf Scholz mais également des différents groupes politiques du Parlement européen.
En effet, seuls deux députés appartenant au groupe d’extrême droite « Identité et démocratie » se sont déclarés opposés à l’adhésion de la Roumanie et de la Bulgarie. Pendant le récent débat au Parlement européen, la Tchéquie qui occupe actuellement la présidence du Conseil de l’Union européenne a exprimé son espoir d’obtenir l’unanimité pour l’adhésion de ces deux pays lors de la session de décembre. La Roumanie a déjà démontré ce qu’il fallait démontrer, notamment en ces temps perturbés par l’invasion russe en Ukraine, par la façon dont elle a géré la situation à ses frontières. Ces jours-ci une équipe d’experts de la Commission européenne chargée de vérifier si la Roumanie et la Bulgarie sont prêtes à rejoindre l’espace Schengen est arrivée sur place.
Signe que les choses pourraient effectivement prendre une tournure favorable. Les inspecteurs européens s’intéressent à la manière dont sont gérés les contrôles aux frontières, la politique d’asile et le renvoi des migrants. Ils vérifient également que le personnel est formé conformément aux normes de l’espace européen de libre circulation. L’adhésion à Schengen a par ailleurs fait l’objet d’une rencontre entre le premier ministre Nicolae Ciuca et les eurodéputés roumains de la coalition Parti National Libéral – Parti Social Démocrate et Union démocrate magyare de Roumanie actuellement au pouvoir. Ceux-ci l’ont assuré du soutien des groupes importants du Parlement européen pour la résolution de la semaine prochaine relative à l’adhésion de la Roumanie et de la Bulgarie à l’espace Schengen.
Entre temps, le ministre des affaires intérieures, Lucian Bode, a demandé aux hommes et femmes politiques roumains de faire un armistice et de collaborer afin que la Roumanie puisse être admise au sein de l’espace de libre circulation le 1er janvier prochain. Il s’est exprimé lors de l’inauguration à Buzau d’un nouveau pavillon du Centre multifonctionnel de préparation Schengen dans lequel des milliers de spécialistes ont été formés. Dans le contexte de préparation à l’adhésion, le premier ministre hollandais, Mark Rutte, est attendu mercredi à Bucarest pour une rencontre avec le président Klaus Iohannis. Ces dernières années, les Pays-Bas étaient le seul pays encore opposé à l’adhésion de la Roumanie à l’espace Schengen.