La première réunion de la Communauté politique européenne
Bogdan Matei, 07.10.2022, 11:59
Jeudi,
Prague a été la capitale continentale de la démocratie. La présidence tournante
tchèque du Conseil de l’Union Européenne a accueilli la première réunion de la
Communauté politique européenne (CPE), une initiative française qui rassemble
non seulement les pays membres de la Communauté européenne ou de l’OTAN, mais
aussi des États ex-soviétiques ou des Balkans occidentaux, qui partagent les
mêmes valeurs de liberté et des droits de l’homme. Leurs présidents ou premiers
ministres ont condamné, à l’unisson, l’invasion de l’Ukraine par la Russie et
ont réaffirmé leur unité et leur solidarité face au régime belliqueux du président
du Kremlin, Vladimir Poutine.
Au nom de
la Roumanie, le président Klaus Iohannis a souligné l’importance d’une approche
conjointe avec les partenaires européens face aux changements profonds de la
sécurité d’aujourd’hui, changements qui nécessitent une réponse européenne
unique et forte. Selon l’administration présidentielle à Bucarest, dans ce
contexte, le chef de l’Etat a réitéré l’appel à des actions décisives,
coordonnées et solidaires face aux efforts continus déployés par la Russie pour
diviser le continent européen.
Le
président Klaus Iohannis a également plaidé pour le renforcement des mécanismes
de résilience, afin de répondre aux menaces hybrides de la Fédération de
Russie. Ainsi, la réduction de la dépendance énergétique, la cybersécurité et
la protection des infrastructures critiques doivent rester des priorités, a
affirmé Iohannis. De plus, le président roumain a réitéré le soutien de son
pays à l’Ukraine et souligné les mesures complexes politiques, économiques,
financières, logistiques et humanitaires adoptées par la Roumanie pour aider
son voisin.
Un soutien
confirmé aussi par le nombre de citoyens ukrainiens qui entrent chaque jour en
Roumanie pour se réfugier des troupes russes et dont le nombre a dépassé les
deux millions et demi, depuis le 10 février dernier. La plupart d’entre eux ont
poursuivi leur chemin vers les pays d’Europe occidentale, mais, selon le
ministère de l’Intérieur à Bucarest, plus de 4300 ont demandé et obtenu l’asile
en Roumanie et bénéficient de tous les droits prévus par la législation
nationale. Environ 70,000 d’autres ont des permis de séjour, étant les
bénéficiaires d’une protection temporaire.
D’autre
part, pour la Roumanie, la rencontre de Prague est une bonne occasion de plaider
sa cause d’adhérer à l’espace Schengen, de libre circulation, dans l’antichambre
duquel elle se tient depuis plus d’une décennie, aux côtés de la Bulgarie et,
plus récemment, de la Croatie, bien qu’elle réponde à tous les critères
techniques. Le président Klaus Iohannis a déclaré au correspondant de Radio
Roumanie qu’il y a des chances que le pays soit admis dans l’espace Schengen
sous la présidence tchèque du Conseil de l’Union Européenne, c’est-à-dire jusqu’à
la fin de cette année, mais qu’il n’y a pas encore de garanties dans ce sens.
« Le
besoin d’unité en Europe est devenu encore plus clair dans le contexte de la
guerre menée par la Russie contre l’Ukraine. Et cette unité peut être renforcée
si la Roumanie, la Bulgarie et la Croatie font partie de l’espace Schengen,
après tant d’années d’attente », a souligné le chef de l’Etat roumain. (trad.
Andra Juganaru)