Démission et plagiat en Roumanie
Situé au cœur d’un scandale de plagiat, le libéral Sorin Cîmpeanu a démissionné jeudi dans la soirée de ses fonctions de ministre de l’Education nationale. L’annonce de la démission ne contient aucune référence aux accusations de fraude académique dont celui-ci fait l’objet. « Ce fut une chance et une honneur pour moi de démarrer la réforme du système national d’enseignement. J’ai assumé le mandat de ministre non pas parce que je n’avais rien d’autre à faire ou tout simplement pour pouvoir écrire cette fonction dans mon CV. Je suis arrivé lors d’un moment extrêmement difficile avec le désir de changer les choses en bien », a écrit M Cîmpeanu sur sa page Facebook.
Ştefan Stoica, 30.09.2022, 15:18
Situé au cœur d’un scandale de plagiat, le libéral Sorin Cîmpeanu a démissionné jeudi dans la soirée de ses fonctions de ministre de l’Education nationale. L’annonce de la démission ne contient aucune référence aux accusations de fraude académique dont celui-ci fait l’objet. « Ce fut une chance et une honneur pour moi de démarrer la réforme du système national d’enseignement. J’ai assumé le mandat de ministre non pas parce que je n’avais rien d’autre à faire ou tout simplement pour pouvoir écrire cette fonction dans mon CV. Je suis arrivé lors d’un moment extrêmement difficile avec le désir de changer les choses en bien », a écrit M Cîmpeanu sur sa page Facebook.
L’ex chef de l’Education Nationale s’enorgueillit d’avoir contribué à l’élaboration du programme présidentiel appelé « la Roumanie éduquée » et annonce qu’il continuerait à le soutenir toujours en tant que professeur, président d’université et sénateur. Sorin Cîmpeanu est accusé d’avoir signé dans un cours universitaire plus de 90 pages qui avaient été écrites en effet par deux professeurs de L’Université de Sciences Agronomiques et de Médecine Vétérinaire de Bucarest. C’est la journaliste d’investigations à PressOne Emilia Şercan, spécialisée en découvrir et poursuivre les cas de fraude académique, qui a prouvé que Sorin Cîmpeanu avait assumé 13 chapitres qui avaient été publiés auparavant sous les signatures de deux autres enseignants. L’ex-ministre a rejeté les accusations en répondant qu’elles avaient été lancées par de « purs analphabètes » qui visaient en fait de bloquer les lois de l’Education.
Par sa démission, Sorin Cîmpeanu évite un débat incommode sur une motion simple, par laquelle l’Opposition lui demandait de démissionner. « La Roumanie éduquée à voler. Sorin Cîmpeanu fait honte à l’école » – est le titre suggestif de la motion. Maintenant elle est rendue obsolète, mais le problème du plagiat, une véritable épidémie pour les politiciens, est toujours actuel et, ce qui plus est, semble devenir de plus en plus répandu. D’ailleurs, un article publié auparavant a prouvé que même le chef de parti dont Sorin Cîmpeanu est membre, l’actuel Premier Ministre Nicolae Ciucă a plagié dans sa thèse de doctorat. De plus, la tentation de la fraude académique est présente dans tous les partis de la scène politique. Le plagiat d’un ex-Premier Ministre, le social-démocrate Victor Ponta, a été déjà prouvé.
La réforme dont Sorin Cîmpeanu s’enorgueillit, dont beaucoup d’articles ont été contestés d’ailleurs, contient un projet suspect – celui de d’abolir le Conseil National d’Attestation des Titres, Diplômes et Certificats Universitaires. Cette mesure n’est pas bénéfique et ne contribue pas du tout à une réforme réelle de l’enseignement – ont déclaré les présidents de quelques universités. Ils soutiennent aussi que l’accusation de plagiat contre Sorin Cîmpeanu doit être sérieusement analysée, sans aucune pression, par les institutions habilitées des universités impliquées et par les institutions responsables de l’Etat. « Le vol continuera jusqu’à ce que la Roumanie passe par une réforme profonde, censée mettre l’éducation à sa place, aux côtés du travail et de l’honnêteté. » – pense l’eurodéputé Dacian Cioloş, ex-Premier Ministre technocrate. Selon lui, le geste de Sorin Cîmpeanu serait raté parce que l’ex ministre n’invoque aucune raison pour la démission, mais il s’enorgueilli plutôt de mérites et réalisations. (trans. Alexandru Diaconescu et Andra Juganaru)