Un hiver difficile à l’horizon
Ştefan Stoica, 12.09.2022, 11:21
Ce sera le
premier hiver où nous serons frappés de plein fouet par la crise énergétique,
alimentée par la guerre en Ukraine, par les sanctions imposées à Moscou par
l’Occident et par le chantage énergétique par lequel le régime de Poutine tente
de les contrecarrer. La Russie n’est plus un fournisseur fiable et par
conséquent il est urgent pour l’UE de réduire sa dépendance au gaz russe et à diversifier
ses sources d’approvisionnement en énergie.
Après avoir
évité pendant des mois le sujet délicat de la consommation rationnelle de gaz
et d’électricité, désormais les autorités de Bucarest s’alignent sur la
tendance générale de l’espace communautaire et commencent peu à peu à lancer
des messages qui invitent la population à ne plus gaspiller l’énergie.
Le premier
ministre libéral Nicoale Ciuca pense à un système de bonus pour les Roumains
qui font des économies d’énergie, notamment aux heures de pointe. Mais rien ne
sera décidé avant que les propositions des ministres de l’Energie des 27 ne
soient débattues dans le cadre du Conseil Européen.
Nicolae Ciuca :
«Pour l’instant il est prématuré de parler d’une certaine mesure, parce
qu’aucune décision n’a été prise. Ce que nous avons réussi à faire c’est de
nous assurer que les mesures adoptées jusqu’ici nous permettront d’avoir un
système énergétique sûr et fonctionnel. Nous avons de l’énergie, les gens
paient les mêmes tarifs pour le kW/h, tant pour le gaz que pour l’électricité.
Et bien sûr, nous nous assurons que les citoyens vulnérables sont protégés, que
l’économie est protégée et que nous disposons des réserves de gaz naturel nécessaires
pour l’hiver.»
De l’avis des
experts, les stocks de la Roumanie sont à même d’assurer la consommation cet
hiver. Qui plus est, par rapport à la plupart des autres Etats-membres, notre
pays a la chance d’être un producteur de gaz et de couvrir la demande
intérieure. Récemment, à Bruxelles, lors de la réunion des 27 au sujet de à
l’énergie, Bucarest a plaidé pour des mesures telles le plafonnement du prix du
gaz russe ou encore la création d’une plateforme pour que les Etats membres
puissent racheter du gaz en commun. Sur le court terme, la Commission Européenne
envisage quant à elle de mettre en place des initiatives telle la réduction de
la consommation d’électricité au niveau communautaire aux heures de pointe, ou
encore une contribution dite de « solidarité » de la part des compagnies
du secteur énergétique, la réduction des prix du gaz naturel, avec un accent
mis sur le plafonnement du prix du gaz russe.
A Bucarest, le
leader social-démocrate, Marcel Ciolacu, partenaire des libéraux dans la
coalition à la gouvernance, affirme ne pas pouvoir demander aux Roumains, dont
une partie ont connu les privations de l’époque communiste, d’éteindre les
lumières pour diminuer la consommation d’électricité, surtout que la Roumanie
peut produire ce qu’elle consomme. Il est d’accord néanmoins, que l’existence
d’un plafond de consommation assuré par l’Etat est nécessaire, obligeant le
consommateur à payer le tarif du fournisseur pour la quantité d’énergie qui
dépasse ce plafond. Le débat est en cours. (Trad. Valentina Beleavski)