Débats autour de la modification des lois de l’éducation
Daniela Budu, 26.08.2022, 11:00
Le
débat public consacré aux nouveaux projets de loi de l’éducation a pris fin au
bout d’un mois et demi d’échanges d’opinions. Aux dires du ministre de
l’Éducation nationale, Sorin Cîmpeanu, son équipe ministérielle a reçu près de
1.500 propositions visant à améliorer les deux projets relatifs à
l’enseignement préuniversitaire et à l’enseignement supérieur, des propositions
formulées au cours des 75 rencontres-débats publiques. De l’avis du ministre,
ce fut la consultation publique la plus ample autour d’un paquet législatif
jamais réalisée en Roumanie: « Les
1.486 paquets de propositions rassemblent plus de neuf mille amendements,
divisés en quatre catégories: primo, des amendements soutenus par des arguments
forts ; secundo, de simples sollicitations, malheureusement ; tertio,
des amendements qui se répètent et, enfin, la quatrième catégorie est celle des
amendements antagoniques. Ils seront tous analysés avec un maximum de
responsabilité, de façon à avoir, la semaine prochaine, une variante pour laquelle
nous puissions déclencher la procédure d’obtention des avis demandés par la
loi. » Sorin Cîmpeanu espère qu’après leur adoption par
le Gouvernement les projets en question parcourent le circuit des procédures
parlementaires jusqu’à la fin de l’année.
Le ministère
de l’Éducation de Bucarest envisage l’application d’une partie des nouvelles
dispositions pour l’année scolaire 2023-2024, l’entrée en vigueur générale
étant prévue pour 2027. Et le ministre d’ajouter que le paquet législatif
repose sur plusieurs piliers, dont une meilleure qualité des programmes d’étude
et la garantie de l’égalité des chances à l’éducation. Lesdits projets portent
des modifications en profondeur du système d’enseignement, depuis la mise en
place de l’entrée au lycée et à la faculté jusqu’à au programme scolaire de
chaque discipline d’enseignement et à l’évaluation des élèves. S’y ajoutent des
dispositions concernant les enfants vulnérables.
Pourtant, des enseignants,
directeurs d’établissements, spécialistes de l’éducation, parents et étudiants
ne partagent pas l’opinion ministérielle et ont critiqué les modifications
législatives envisagées. Plus encore, des universitaires et des personnalités
de la culture sollicitent que la consultation publique soit
prolongée jusqu’à l’automne, vu l’importance stratégique des nouvelles lois.
Ils appellent à une consultation réelle des intellectuels, des enseignants et
des parents d’élèves de Roumanie. Les représentants de l’Alliance nationale des
organisations d’étudiants affirment eux-aussi que les débats devraient
continuer au moins jusqu’à la fin septembre, afin de .garantir un cadre de
consultation optimal.
De son côté, le ministère de l’Éducation a rejeté l’idée
de prolonger la consultation, affirmant que les projets législatifs devraient parcourir
deux autres étapes durant lesquelles ils pourraient subir d’autres
modifications. En attendant, les projets de loi de l’éducation devraient être
examinés, la semaine prochaine, aux ministères des Finances, de la Justice et
du Travail, au Conseil législatif et au Conseil économique et social. (Trad.
Ileana Ţăroi)