Lutter contre la sécheresse, une urgence
Leyla Cheamil, 18.07.2022, 12:01
La sécheresse sévit cette
année et l’agriculture roumaine s’en ressent déjà. De larges superficies de
cultures ont été détruites par l’absence des précipitations. Par exemple, dans
l’ouest de la Roumanie, à Nadlac, près de la frontière hongroise, 40 % des 13
000 hectares de terrains cultivés de maïs sont compromis. Selon les agriculteurs,
cela fait plus de 3 décennies qu’il n’y a pas eu de sécheresse si profonde, en
témoignent les récoltes diminuées de blé et de maïs. Ils accusent aussi le fait
qu’après 1990 tous les systèmes d’irrigation ont graduellement disparu. Du coup,
le sort des cultures roumaines est dicté par la météo. Qui plus est, on a à
faire à ce que l’on appelle « une sécheresse pédologique », c’est-à-dire
une faible réserve d’eau dans le sol. Les cultures du sud et du sud-est
de la Roumanie en sont le plus concernées. A leur tour, les éleveurs d’animaux
affirment ne plus avoir de la nourriture pour le bétail.
Pour lutter contre cette
sécheresse dans le contexte des changements climatiques dont les effets sont de
plus en plus visibles en Roumanie, le gouvernement de Bucarest prépare un
programme et une stratégie sur le long terme. A compter de cette semaine, une
commission interministérielle commencera à évaluer l’impact des changements climatiques
sur l’agriculture, a annoncé le premier ministre Nicolae Ciuca. La commission
sera formée des représentants du ministère de l’Agriculture, de l’Environnement,
des Investissements et des Projets européens, des Finances, de l’Economie et de
l’Entrepreneuriat. Développer les systèmes d’irrigations et soutenir les
fermiers – voici les priorités du gouvernement, telles que présentées par le
premier ministre Nicolae Ciuca :
« On souhaite identifier
les mesures qui puissent être financées tant par des fonds gouvernementaux et du
budget de l’Etat qu’à l’aide des fonds européens pour développer les systèmes d’irrigation
et pour soutenir les fermiers affectés par les effets de la sécheresse. On envisage
bien sûr de développer aussi les capacités de production dans l’industrie agro-alimentaire
qui assureront davantage de valeur ajoutée.»
Déjà, à compter du 20
juillet, les fermiers roumains pourront accéder des crédits avec un taux d’intérêt
de 2 % seulement, via un programme gouvernemental de subventions. 80 % de ce
programme est assuré par le Fonds de garantie du crédit. « Ce mécanisme leur
offrira la garantie de pouvoir semer de nouvelles cultures à l’automne et de
préparer les cultures qui assureront les quantités nécessaires de produits pour
l’année prochaine », a expliqué le ministre de l’Agriculture, Petre Daea. D’ailleurs
ce programme a été créé à la demande des agriculteurs, qui nécessitent d’urgence
des mesures gouvernementales qui les aident à semer les terrains sévèrement
touchés par la sécheresse pédologique installée en Roumanie. (Trad. Valentina
Beleavski)