Des démarches en vue de l’indépendance énergétique de la Roumanie
La Roumanie, qui a ses
propres gisements, plutôt riches, de pétrole et de gaz naturels, dépend moins
que d’autres pays du monde libre des hydrocarbures russes. Elle est aussi moins
vulnérable devant les caprices du pouvoir de plus en plus imprévisible de Moscou.
Le fond de la mer Noire cache également d’importantes quantités de gaz,
estimées à 200 milliards de mètres cubes, qui ne sont pas encore exploitées. Le
gisement le plus riche se trouve dans le périmètre dénommé Neptun Deep,
qu’exploitent ensemble la compagnie roumaine d’État « Romgaz » et les
Autrichiens d’« OMV Petrom ».
Bogdan Matei, 08.07.2022, 11:15
La Roumanie, qui a ses
propres gisements, plutôt riches, de pétrole et de gaz naturels, dépend moins
que d’autres pays du monde libre des hydrocarbures russes. Elle est aussi moins
vulnérable devant les caprices du pouvoir de plus en plus imprévisible de Moscou.
Le fond de la mer Noire cache également d’importantes quantités de gaz,
estimées à 200 milliards de mètres cubes, qui ne sont pas encore exploitées. Le
gisement le plus riche se trouve dans le périmètre dénommé Neptun Deep,
qu’exploitent ensemble la compagnie roumaine d’État « Romgaz » et les
Autrichiens d’« OMV Petrom ».
La Roumanie détient aussi une centrale
nucléaire de date relativement récente, située à Cernavodă (sud-est), avec deux
réacteurs en fonction et deux autres à l’état de projet, des parcs éoliens,
ainsi qu’un réseau hydrographique généreux, qui permet de construire des
centrales hydro-électriques. En plus de ces atouts, la Roumanie bénéficie également
de partenariats solides avec les autres États membres de l’Union européenne et
de l’OTAN, qui cherchent eux-aussi à s’assurer l’indépendance énergétique
vis-à-vis de la Russie.
La Grèce vient d’inaugurer un terminal de gaz naturel
liquéfié dont la capacité sera en mesure de couvrir ses propres besoins et ceux
d’autres pays de la région, avait déclaré le premier
ministre Kyriakos Mitsotakis, lors de sa rencontre, jeudi à Athènes, avec son
homologue roumain Nicolae Ciucă. Les deux chefs de gouvernement ont surtout
abordé le sujet du gazoduc entre la Grèce et la Bulgarie, dont la capacité est
de 3 milliards de mètres cubes par an. Les gaz naturels en provenance de
l’Anatolie turque ou de la mer Adriatique pourront ainsi être acheminés vers la
Bulgarie et la Roumanie. Le premier ministre Nicolae Ciucă a précisé que
Bucarest serait ensuite en mesure de les acheminer plus loin, vers les
partenaires de l’Est de l’Europe, les anciennes républiques soviétiques d’Ukraine
et de Moldova, dont les régimes politiques pro-européens ont souvent été
chicanés par le géant russe Gazprom. D’ailleurs, le premier ministre grec Mitsotakis
a ouvertement accusé la Russie de transformer les exportations d’hydrocarbures
en levier géostratégique.
Jeudi également, le chef du gouvernement roumain
s’est entretenu avec John Hopkins, PDG de la compagnie américaine NuScale. Le
26 juin dernier, la Maison Blanche annonçait que le gouvernement fédéral
américain et la compagnie, originaire de l’État de l’Oregon offriraient 14
millions de dollars au financement des études de faisabilité pour la
construction, en Roumanie, d’une centrale à base de technologie PRM (petit
réacteur nucléaire), une technologie encore absente en Europe. L’ancienne
centrale thermique de Doiceşti, située dans le département de Dâmboviţa (sud),
a été choisie pour l’accueillir. La Roumanie souhaite devenir un
hub régional de production dans le domaine des petits réacteurs nucléaires et
les autorités nationales promettent d’en ériger une première unité jusqu’en 2030. (Trad. Ileana Ţăroi)