Nouveau souci : les recettes budgétaires
Daniela Budu, 23.05.2022, 11:52
Le ministère des Finances de Bucarest est en train d’examiner
une possible modification du Code Fiscal, vu que les partenaires sociaux-démocrates
et libéraux, à la gouvernance, ont convenu qu’une reconfiguration du cadre
fiscal était nécessaire afin d’avoir une meilleure collecte des taxes au budget
de l’Etat. Pour sa part, le PSD plaide pour le retour à l’imposition progressive,
alors que le PNL n’accepte pas de renoncer au taux unique d’imposition. Bien que
les avis soient toujours partagés, une chose est sûre, les deux partis n’envisagent
pas d’introduire de nouvelles taxes, ni d’impôts.
Selon le premier ministre et
chef de file des libéraux, Nicolae Ciuca, son parti continuera à soutenir le
taux unique d’imposition, comme assumé dans le programme de gouvernance : « Le système d’imposition ne
sera pas modifié cette année. On tentera d’optimiser le milieu fiscal. Je ne
pense pas que ce soit le moment de parler de nouvelles taxes, vu le contexte
dans lequel nous déroulons notre activité actuellement. »
A son tour, le leader social-démocrate, Marcel Ciolacu,
assure qu’il n’y aura pas d’augmentations de taxes, ni d’impôts pour la population.
Il insiste pourtant sur le retour à l’imposition progressive des revenus, sur
le modèle de l’Europe Occidentale : « Aucune nouvelle taxe ne sera introduite.
Il s’agit juste d’une optimisation fiscale, à opérer d’ici une dizaine de
jours, voire deux semaines tout au plus. Le ministre des Finances avancera les
propositions et les analyses, notamment celles des auditeurs financiers
internationaux. Puis on décidera au sein de la coalition des mesures à prendre
pour la période d’après le 1er janvier prochain. »
Dans l’opposition, le président par intérim de l’Union
Sauvez la Roumanie, Cătălin Drulă, estime qu’au lieu de diminuer les dépenses
de l’Etat, le PNL et le PSD préfèrent croître les taxes et introduire un impôt
progressif, qui selon son parti, sera un fardeau supplémentaire pour ceux
qui s’efforcent à faire de la performance. A leur tour, les analystes affirment
que, pour maintenir le niveau des recettes budgétaires, il faudrait avoir une
meilleure collette des impôts actuels, alors que la croissance ou la création
de nouvelles taxes devrait être la dernière solution.
Le professeur des universités et ancien président du
Conseil Fiscal, Ionuţ Dumitru, explique pour Radio Roumanie : « A l’heure
actuelle, il n’est pas nécessaire d’augmenter les taxes, surtout dans un contexte où
l’économie est en train de ralentir. Augmenter les taxes au moment où l’économie
avance moins, serait une mesure procyclique. A notre avis, la procédure
correcte serait d’attaquer le problème de l’évasion fiscale. La croissance des
taxes et de impôts devrait être le dernier point sur la liste. D’ailleurs, cela
n’a pas de sens de parler de majorations d’impôts alors que nous sommes incapables
de collecter les taxes qui sont déjà en vigueur. »
C’est dans ce contexte, de le Fisc a intensifié ses
contrôles ces derniers jours dans les secteurs économiques considérés comme à
risque fiscal élevé, ayant pour objectif déclaré la lutte contre la grande évasion.
A noter aussi que, malgré les mesures prises par les différents partis
politiques qui ont assuré la gouvernance en Roumanie au fil du temps, les
recettes budgétaires provenant des taxes et d’impôts ne comptent que pour 27 %
du PIB, alors que la moyenne européenne est de 40 %. D’ailleurs, ces 32 dernières
années, ce taux n’a pas dépassé les 31 % en Roumanie. (Trad. Valentina Beleavski)