Concertation européenne pour réduire la dépendance énergétique.
Sur la toile de fond de l’invasion russe en Ukraine, l’Union européenne a décidé de réduire cette année les importations de gaz russe de deux tiers avec l’objectif d’éliminer toute dépendance du gaz russe à l’horizon 2027. Les livraisons alternatives de gaz et la solidarité entre les Etats membres sont aux yeux de la Commission européenne des solutions immédiates pour contrecarrer la cession de l’approvisionnement en gaz de la Pologne et de la Bulgarie, tel qu’il a été décidé par la compagnie russe Gazprom. La présidente de l’exécutif communautaire, Ursula von der Leyen a qualifié la décision de Moscou de chantage et a assuré que les niveaux de stockage étaient actuellement au meilleur niveau possible à travers l’Union. Entre temps, le bloc communautaire prépare son sixième paquet de sanctions contre Moscou, qui devrait viser le pétrole russe, les banques de Russie et du Belarus, ainsi que nombre de personnes physiques et morales. Et tout cela sur la toile de fond de l’idée que certains Etats de l’UE sont capables de renoncer au pétrole russe avant la fin 2022 et autres notamment ceux du sud de l’Europe sont inquiètes de l’impact potentiel d’une telle mesure sur les prix.
Daniela Budu, 02.05.2022, 12:54
L’Allemagne, par exemple, qui est un des plus importants clients du pétrole russe, semble actuellement prête à accepter un embargo à commencer par la fin de cette année. Afin de répondre à l’invasion de la Russie en Ukraine, les autorités de Berlin ont déjà annoncé faire des progrès en ce qui concerne la réduction de la dépendance de l’énergie fournie par la Russie. Selon des diplomates européens, cités par Reuters, des Etats tels l’Autriche, la Hongrie, l’Italie et la Slovaquie sont toujours réservées. Ce qui plus est, la Hongrie par la voie du chef de cabinet du premier ministre affirme qu’il est important pour le bloc communautaire de ne pas accepter des sanctions qui puissent rendre carrément impossible toute importation de pétrole et de gaz naturel russe. Pour ce qui est de l’Italie, l’Azerbaïdjan a annoncé qu’il pourrait doubler le volume du gaz naturel livré mais pour cela il faudrait augmenter la capacité de transport du gazoduc Transadriatique.
Parallèlement, des Etats de l’Europe de l’Est s’allient pour développer des projets et partager les ressources en vue de contrecarrer la domination de la Russie sur le marché du gaz et de réduire la dépendance de l’UE des livraisons russes. Un gazoduc entre les frontières de la Grèce et de la Bulgarie devrait être inauguré avant le mois de juin afin d’assurer aux deux Etats et à leurs voisins l’accès au réseau. Pour ce qui est de la Roumanie, tant le président Iohannis que le premier ministre Nicolae Ciuca ont parlé vendredi à Bucarest au premier ministre de la Bulgarie voisine, Kiril Petkov, sur l’amélioration de la connectivité énergétique entre les deux Etats.
Par ailleurs, les Etats Unis annonçaient en mars leur intention de livrer à l’Europe cette année une quantité supplémentaire de gaz naturel liquéfié équivalente à un volume de 15 milliards de mètres cubes, avec l’objectif d’atteindre les 50 milliards de mètres cubes par an. Selon les spécialistes, ce volume, même si substantiel ne pourrait jamais substituer complètement les importations européennes de Russie de quelque 155 milliards de mètres cubes de gaz naturel par an.