Crimes de guerre en Ukraine
Ştefan Stoica, 04.04.2022, 11:35
C’est une
avalanche d’accusations de génocide et de crimes de guerre contre le président
russe Vladimir Poutine – après la découverte macabre faite par l’armée
ukrainienne dans plusieurs localités avoisinant Kiev, qui avaient été conquises
par les Russes. Des cadavres de centaines de civils, que les experts en médecine
légale sont en train d’examiner, annonce le procureur général de l’Ukraine, cité
par les agences de presse internationales. Parallèlement, des témoignages sont recueillis
parmi la population locale, et des preuves par l’image – des photos et des vidéos
sont collectées. Dans la seule ville de Boutcha, au nord-ouest de Kiev, quelque
300 personnes ont été enterrées dans une fosse commune, affirment les autorités
ukrainiennes, qui accusent l’armée russe de massacre dans cette localité et d’horreurs
commises dans des régions désormais libérées. De son côté, la Russe rejette les
accusations de l’Ukraine, insistant sur le fait que les images de la ville de Boutcha
ont été truquées par Kiev.
Stupéfait, l’Occident
évoque de nouvelles sanctions contre Moscou, mais on a l’impression que l’opinion
publique attend encore plus de la part de ses leaders, en ce moment où la
Russie de Poutine, ayant atteint le pic de sa cruauté, a confirmé le véritable
enjeu de son agression : anéantir l’Ukraine.
Bucarest a lui aussi
changé de ton dans son discours. Dans un message posté sur Twitter, le président
roumain, Klaus Iohannis, affirme : « L’invasion russe en Ukraine a
des conséquences horribles, impossible à décrire – les images de Boutcha et d’autres
villes ukrainiennes doivent rappeler au monde entier qu’il faut arrêter l’agression
illégale dans ce pays et que les responsables doivent payer. La justice
internationale doit prévaloir ! »
A son tour, le
premier ministre Nicolae Ciucă demande à la justice internationale de trancher sur
ce qu’il appelle « les crimes horribles » commis en Ukraine par les
soldats russes. « Enfants, femmes, civils abusés ou tués de sang-froid attendent
que justice soit faite », a écrit le premier ministre roumain sur la page Twitter
du gouvernement de Bucarest. De même, le
chef de la diplomatie roumaine, Bogdan Aurescu, a fermement condamné les atrocités
commises à Boutcha et dans d’autres villes ukrainiennes au cours de l’invasion
russe en Ukraine, demandant à la Cour internationale de Justice de sanctionner
les coupables.
Enfin, à Chişinău
aussi, la présidente de la République de Moldova, Maia Sandu, a déclaré ce
lundi journée de deuil national à la mémoire des victimes de cette guerre. « Nous
sommes choqués, tout comme le monde entier, par le massacre de la ville de Boutcha.
La République de Moldova condamne fermement ces crimes contre l’humanité, tout
comme elle condamne cette guerre illégale et non provoquée, déclenchée par la
Fédération de Russie contre l’Ukraine », lit-on dans le message posté sur Facebook
par la présidente moldave. (Trad. Valentina Beleavski)