Nouvelle vague de réfugiés en Roumanie,
Plus de trois millions de personnes ont quitté jusqu’ici l’Ukraine, à cause de la guerre, dont la moitié étant des enfants. D’autres personnes, dont le nombre est difficile à estimer, se sont déplacées à l’intérieur des frontières ukrainiennes depuis le 24 février.
Roxana Vasile, 16.03.2022, 13:30
Plus de trois millions de personnes ont quitté jusqu’ici l’Ukraine, à cause de la guerre, dont la moitié étant des enfants. D’autres personnes, dont le nombre est difficile à estimer, se sont déplacées à l’intérieur des frontières ukrainiennes depuis le 24 février.
C’est la Pologne qui a reçu le plus grand nombre de réfugiés ukrainiens – soit 1,8 millions, d’autres destinations pour ceux qui fuient la guerre sont la République de Moldova et la Roumanie. Près d’un demi million de personnes sont entrées en Roumanie, mais la vaste majorité ont seulement transité notre pays en route vers d’autres Etats de l’ouest de l’Europe. Sur la toile de fond de l’invasion russe, les autorités de Bucarest se préparent à gérer un afflux important de réfugiés. Le gouvernement envisage d’aménager deux nouveaux centres de collecte et d’acheminement des aides humanitaires destinées à l’Ukraine, selon le modèle de celui qui existe déjà à Suceava, dans le nord-est du pays. Le deuxième sera donc ouvert dans le nord-ouest, à Sighetu Marmatiei et un troisième à Isaccea, sur le Danube, dans le sud-est. Les deux seront placés près de points de passage de la frontière avec l’Ukraine.
C’est justement à Isaccea que s’est rendu mardi le premier ministre roumain Nicolae Ciucă, selon lequel deux ferrys supplémentaires pourraient être déployés pour aider les réfugiés à traverser le Danube et entrer plus facilement en Roumanie. « De l’autre côté de la frontière il y a beaucoup de ressortissants ukrainiens qui attendent à quitter leur pays et c’est pourquoi nous avons évalué les possibilités d’augmenter la capacité des poste frontière et de transport des réfugiés en cas d’afflux supplémentaire. Avec un seul ferry il est clair qu’une fluence accrue serait impossible à atteindre. Le ministère des transports a fait savoir qu’à Galati il y a plusieurs ferrys disponibles pour assurer un rythme accéléré du passage de la frontière. » a précisé Nicolae Ciuca.
Par ailleurs, les réfugiés d’Ukraine ont accès à tous les services médicaux et à tous les programmes de santé de Roumanie. Au niveau national 3 300 places sont disponibles aux blessés et aux personnes réfugiées qui ont besoin d’interventions chirurgicales. A Bucarest, la Gare du Nord est devenue un des plus importants hubs où les réfugiés peuvent trouver de l’aide. Depuis deux semaines déjà, de nombreux ukrainiens arrivent en train à Bucarest et certains d’entre eux ne savent pas quoi faire par la suite. Ce sont les représentants de la mairie et les bénévoles qui leur offrent de la nourriture et leur proposent des variantes de logement temporaire. D’ailleurs, selon une récente étude, plus de la moitié des Roumains se sont déjà impliqué dans des actions d’appui et d’aide des réfugiés ukrainiens. 8 Roumains sur 10 affirment que la Roumanie a été assez proactive dans ses actions visant à aider les réfugiés.
A ne pas ignorer non plus les ONGs qui ont rapidement démarré des campagnes ou ont modifié les programmes qu’elles déroulaient pour pouvoir s’impliquer dans cette crise. « La mobilisation des Roumains est admirable. La population, les associations et les organisations se sont impliquées dès le déclenchement de la guerre en Ukraine en fournissant des aliments, en offrant du transport, de l’hébergement et des services de traduction », remarque l’étude, selon laquelle 55% des Roumains se déclarent pessimistes quant à l’avenir et à la sécurité du pays voisin.