La production d’énergie en Roumanie se diversifie
Eugen Coroianu, 10.03.2022, 12:56
Le
gouvernement de Bucarest souhaite accroître rapidement la production
d’électricité et le charbon devrait redevenir une solution pour
réduire la dépendance du pays des importations de gaz russe. Par
conséquent, l’exécutif de Bucarest a décidé de redémarrer
d’urgence certaines capacités de production dans le cadre du
Complexe énergétique Oltenia dans le sud du pays. Celui-ci pourrait
remettre en fonction une turbine d’une capacité de 300 mégawatts.
Ce qui plus est, en inaugurant un investissement dans la Centrale
électrique de Iernut, dans le centre, 210 MW supplémentaires
s’ajouteront à la production d’électricité avant la fin de cette
année.
Le premier ministre Nicolae Ciuca a précisé que les efforts
des autorités étaient ciblées sur un objectif majeur :
l’indépendance énergétique, surtout que la Roumanie dispose déjà
de toutes les ressources nécessaires. Plusieurs pourparlers se
déroulent à ce sujet au sein de la coalition gouvernementale, à
l’intérieur du Ministère de l’Energie, mais aussi avec les managers
des compagnies énergétiques, y compris avec les représentants
d’une compagnie américaine intéressé à développer des centrales
nucléaires modulaires.
Le président du PNL, Florin Cîtu a déclaré
pour sa part que la Roumanie disposait déjà d’alternatives aux
combustibles provenant de la Russie pour produire de l’énergie. Une
de ces sources c’est le charbon, a précisé Florin Cîtu, qui a
annoncé que le secteur minier ré-embauchera probablement quelque
600 personnes afin d’accroître la capacité du secteur.
Par
ailleurs, la compagnie DEPOGAZ a lancé un appel d’offres pour
augmenter les capacités de stockage, extraction et injection du gaz
naturel en Roumanie. Parallèlement, le gouvernement envisage de
réintroduite l’obligation de constituer des stocks minimaux, sur le
fond des tensions sur le marché provoquées par l’invasion russe en
Ukraine. Les deux projets de DEPOGAZ devraient augmenter la capacité
de stockage de 450 millions de mètre cubes supplémentaires alors
que la capacité d’extraction devrait progresser de 30 à près de 40
millions de mètres cubes par jour. Le directeur Vasile Cârstea
affirme que la production interne comptera pour des livraisons de
plus de 60 millions de mètres cubes par jour, ce qui équivaut à
l’indépendance totale envers le gaz russe.
Sur cette toile de fond,
le leader libéral Florin Cîtu a également annoncé que le projet
portant sur l’exploitation du gaz en haute mer, censé débloquer les
projets en mer Noire est presque achevé et sera débattu par le
Parlement en procédure d’urgence. Il a précisé qu’il existent
actuellement des entreprises qui immédiatement après l’adoption de
cette loi, pourront extraire du gaz et l’introduire sur le marché.
Le Roumanie dispose de suffisamment de stocks de carburants et une
flambée du prix de l’essence et du diesel du jour au lendemain ne se
justifie pas, ont annoncé les autorités afin de rassurer la
population, vu que dans les grandes villes les stations service aux
été prises d’assaut par les automobilistes dans la soirée du 9
mars. De longues files de voitures attendaient aux pompes et les
Roumains remplissaient de carburants toute sorte de récipients :
des jerrycans aux poubelles en plastique. Le ministre de l’énergie,
Virgil Popescu a déclaré que cette situation était la conséquence
de la propagation de fausses infos qui annonçaient une progression
énorme du prix des carburants, de 7 à 11 lei. Aujourd’hui, le prix
du litre d’essence standard a dépassé le seuil des 8 lei, soit 1
euro 60.
(trad Alex Diaconescu)