Les autorités roumaines et la crise en Ukraine
Ştefan Stoica, 18.02.2022, 11:52
La crise
provoquée par la menace d’une invasion russe en Ukraine est le test majeur de
l’unité et de la solidarité européenne et, pour l’instant, ce test a été passé
avec brio. C’est ce qu’a déclaré le chef de l’Etat roumain, Klaus Iohannis,
lors de la réunion informelle des leaders européens consacrée aux dernières
évolutions de la situation sécuritaire dans la région. Les pays européens
doivent rester unis et cette unité devrait se manifester aussi bien au plan
diplomatique qu’économique, a précisé le leader roumain. La sécurité européenne
est en danger et une coordination efficace s’impose, pour accroître la sécurité dans toute la
région euro-atlantique, a ajouté Klaus Iohannis, tout en plaidant en faveur
d’une poursuite du dialogue afin de trouver une réponse diplomatique à la
crise. N’empêche, si la situation se dégrade à la frontière russo-ukrainienne,
l’UE a déjà préparé un paquet de sanctions et les États membres vont réagir
ensemble.
La Roumanie, a précisé Klaus Iohannis, est prête à affronter aussi le
pire des scénarios. « Avec plus de 600 km de frontière
commune avec l’Ukraine, la Roumanie est prête à gérer un potentiel flux
migratoire, tout comme elle est prête à faire face à des conséquences
économiques. Bucarest a aussi préparé des mesures spécifiques, au cas où la
situation se dégrade. Nous, on souhaite une solution diplomatique, personne ne
veut que des sanctions soient mises en place, nous souhaitons vraiment une
désescalade des tensions sur le flanc oriental. » La Roumanie
réitère aussi son soutien appuyé à la souveraineté et à l’intégrité
territoriale de l’Ukraine, tout comme au droit de son voisin de décider
librement de ses aspirations européennes et euro-atlantiques, a précisé sur
Twitter, le chef de l’Etat roumain.
Par ailleurs,
dans un entretien accordé à la CNN, le ministre roumain des Affaires
Etrangères, Bogdan Aurescu, a désavoué la demande de la Russie d’un retrait des
troupes étrangères de l’Alliance présentes en Bulgarie et en Roumanie et a
salué le rejet d’une telle revendication par les alliés.« On
ne saurait permettre l’existence de deux catégories d’alliés : des alliés
du premier rang et les autres, du deuxième rang,sur le flanc oriental, dépourvus de troupes
et d’équipements réels. Tout cela est inacceptable, on a déjà rejeté une telle
idée et l’Otan s’avère actuellement très unie et solidaire » a souligné
Bogdan Aurescu. Et lui d’espérer que le prochain groupement tactique de l’Otan
en Roumanie aura la même composition et les mêmes dimensions que les autres
groupements de ce type déjà en place en Pologne et aux pays baltes.
Quant à la
volonté de Paris de voir l’Europe se construire un nouvel ordre de sécurité, le
diplomate roumain a affirmé qu’une telle démarche devrait être complémentaire
aux actions de l’Otan. Rien ne pourrait remplacer le rôle que l’Alliance joue
pour assurer la défense et la sécurité collective en Europe et dans la région
euro-atlantique, dans son ensemble, a conclu le chef de la diplomatie roumaine. (trad. Ioana Stancescu)