Une décision de la Cour Constitutionnelle pourrait mener à l’élimination du masque à l’extérieur
Ştefan Stoica, 16.02.2022, 13:25
La Cour Constitutionnelle de
Roumanie a déclaré inconstitutionnel le décret d’urgence du
gouvernement adopté en novembre 2020 qui rendait obligatoire le port
du masque dans les espaces publics extérieurs. Le décret n’avait
pas reçu l’aval du Conseil législatif, organe consultatif du
Parlement, a justifié la Cour sa décision qui entrera en vigueur
uniquement après sa publication au Journal Officiel.
Ce verdict
intervient alors que les autorités évoquent le relâchement, sinon
l’élimination quasi-totale des restrictions imposées pour lutter
contre la pandémie de Covid 19. Les spécialistes affirment par
ailleurs que le port du masque n’a jamais été une restriction, mais
un moyen, le plus efficace même, de prévenir l’infection. Le
directeur médical de l’Institut Matei Bals de la Capitale, Adrian
Marinescu: « Parmi les mesures qui ont contribué à
prévenir l’infection – je ne les appelle pas des mesures
restrictives – le masque a été sans nul doute la plus efficace.
Qu’il s’agisse du port du masque à l’intérieur d’abord et ensuite à
l’extérieur dans les endroits où beaucoup de personnes
interagissent les unes avec les autres, il est tout à fait clair que
le masque a fait la différence, certes dans certaines limites, car
aucune mesure n’est à 100% efficace. Et alors, si nous analysons du
point de vue médical la situation dans la période qui suit, il est
tout à fait logique de conclure que nous allons renoncer au masque
d’abord à l’extérieur et ensuite nous comptons arriver à ne plus
le porter et à ne plus devoir respecter aucune autre règle. Mais, à
mon sens, nous devrions aussi avouer que ces mesures ont été
nécessaires durant la pandémie et sans toutes ces décisions,
l’explosion des nouveaux cas de covid aurait été beaucoup plus
grande et aurait produit beaucoup plus de décès ». a
rappelé le médecin Adrian Marinescu.
Le
Ministre de la Santé, Alexandru Rafila, a affirmé que le port du
masque visait à protéger la population durant les périodes de
transmission intense du virus. Pour ce qui est du longuement attendu
relâchement, qu’il a lui même évoquée, M Rafila exhorte les
Roumains à faire preuve de précaution. Il affirme que le moment
n’était pas encore venu, puisqu’il y a toujours des endroits
économiquement dynamiques où la transmission du virus est assez
élevée. Alexandru Rafila: « Il s’agit des
villes de Bucarest, Cluj et Timisoara, en fait des localités ayant
connu les taux d’incidence des cas de contamination les plus élevés.
C’est une situation tout à fait normale, puisqu’il y a une
effervescence et une grande mobilité, autant de facteurs qui
favorisent la transmission du coronavirus par rapport à une petite
ville ou à une zone rurale. Par conséquent, la pression sur le
système de santé est plus élevée dans ces localités et c’est
pourquoi il faut faire preuve de précaution. Certes, nous souhaitons
tous revenir à la normale et les autorités renonceront certainement
à une partie des restrictions, puis l’état d’alerte sera levé,
mais toutes ces mesures seront adoptées par étapes, en fonction de
la manière dont le système de santé est soumis à la pression de
l’épidémie. Nous ne pouvons pas adopter des mesures qui mettent en
danger la vie des gens » a déclaré le ministre de la Santé.
Celui-ci affirme que ce printemps, à Pâques, la Roumanie pourrait
connaître à nouveau la normalité d’avant la pandémie.