Coordination diplomatique pour la sécurité européenne
« Moscou tente de créer un prétexte pour attaquer l’Ukraine »,
a déclaré jeudi, lors d’une conférence de presse, le porte-parole du Pentagone,
John Kirby. La Russie, elle, nie toute intention en ce sens, affirmant que tout
ce qu’elle souhaite, c’est d’avoir la garantie de sa sécurité.
Roxana Vasile, 04.02.2022, 12:04
« Moscou tente de créer un prétexte pour attaquer l’Ukraine »,
a déclaré jeudi, lors d’une conférence de presse, le porte-parole du Pentagone,
John Kirby. La Russie, elle, nie toute intention en ce sens, affirmant que tout
ce qu’elle souhaite, c’est d’avoir la garantie de sa sécurité.
Pour prévenir une éventuelle confrontation militaire, des
actions diplomatiques intenses ont lieu ces jours-ci en Europe. Bucarest s’inquiète
d’autant plus que l’Ukraine est voisine de la Roumanie. C’est pourquoi la situation
de sécurité en Ukraine et dans la région de la mer Noire a fait l’objet de
débats menés par les ministres des AE du format B9 (Bucarest 9), qui réunit les
pays se trouvant sur le flanc est de l’OTAN, à savoir l’Estonie, la Lettonie,
la Lituanie, la Pologne, la Roumanie, la Slovaquie et la Hongrie. Ils ont été
rejoints, en tant qu’invité spécial, par le chef de la diplomatie française, Jean-Yves
Le Drian, qui a effectué une visite de deux jours à Bucarest, et aussi par le
ministre des AE de l’Ukraine, Dmytro Kuleba.
A cette occasion, le chef de la diplomatie roumaine, Bogdan
Aurescu, a déclaré : « L’OTAN mène sans équivoque cette double approche :
d’une part, la dissuasion, d’autre part le dialogue. Et j’aimerais ajouter un
constat que nous, les Roumains, avons fait suite à notre expérience du passé :
lorsque l’on veut avoir un dialogue qui soit substantiel et qui donne des
résultats dans cette partie du monde, une forte dissuasion est de mise. A faire
une comparaison, la présence alliée sur le flanc est de l’OTAN, y compris dans
le sud, où se trouve la Roumanie, est nettement inférieure à la présence actuelle
russe à proximité de l’Ukraine et dans la zone de la mer Noire. Par conséquent,
on ne peut pas parler d’un déploiement des forces alliées qui représentent une
provocation pour la Russie. On ne peut pas parler d’une tentative d’escalade de
la part de l’Alliance de l’Atlantique Nord, bien au contraire. »
Selon le ministre Aurescu, ce n’est pas uniquement la
sécurité de l’Ukraine, de la région ou de l’Europe qui sont mises en question,
c’est la sécurité de l’espace euro-atlantique dans son ensemble. Et la mer
Noire en est une partie intégrante. C’est pourquoi les Etats alliés doivent
continuer à se coordonner en ce qui concerne les mesures concrètes à prendre, pour
apaiser les tensions et continuer le dialogue.
Présent aux pourparlers des ministres du Format B9, le
chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, a mis en évidence l’unité
des alliés et le fait que toutes les lignes de dialogue avec la Russie restaient
ouvertes. D’ailleurs, une forte activité diplomatique au sujet de la situation
russo-ukrainienne a eu lieu jeudi à Paris, lorsque le président français
Emmanuel Macron s’est entretenu par téléphone avec ses homologues russe,
Vladimir Poutine, ukrainien, Volodymyr Zelensky, et polonais, Andrzej Duda.
Cela après avoir discuté, mercredi, avec le leader de la Maison Blanche, Joe
Biden. A son tour, le chancelier allemand, Olaf Scholz, souhaite se coordonner
avec les présidents français et polonais en ce qui concerne la situation à la
frontière ukrainienne. Enfin, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, s’est
dit prêt à médier le conflit entre l’Ukraine et la Russie.