La visite à Bucarest du commissaire Thierry Breton
Ştefan Stoica, 19.11.2021, 11:29
La visite à
Bucarest du commissaire européen responsable du marché intérieur, Thierry
Breton, est intervenue dans un contexte particulièrement difficile pour la
Roumanie: ayant à sa tête un gouvernement par intérim, le pays se confronte
aussi à un nombre très élevé de cas de contamination au coronavirus, en dépit d’un
taux d’incidence à la baisse. Aux dires du responsable européen, une fois l’hiver
installé, le faible taux de vaccination constaté dans les rangs des Roumains mettra
en danger leur santé et nuira aux efforts de redressement de l’Etat roumain en
particulier et de l’UE en général.
Lors des discussions de Bucarest avec les
autorités roumaines, les professionnels de la santé et les représentants des
ONG, Thierry Breton a plaidé pour la vaccination et pour la mise en place de l’obligation
d’un certificat sanitaire, un sujet qui se trouve déjà sur la table de la
Chambre des députés. L’introduction du pass sanitaire, parallèlement à la
vaccination, assurera la survie en temps de pandémie, a opiné le commissaire
européen. Thierry Breton:
Le
temps est venu pour qu’on unisse nos efforts, car ce n’est qu’en luttant ensemble
qu’on pourra remporter ce combat. On est tous des Européens et on partage tous les
mêmes valeurs. C’est le moment d’agir. On ne peut plus trainer quelques mois
encore, car le virus n’attend pas. Voilà pourquoi il faut adopter le certificat
sanitaire et le mettre en place, car seuls le pass vert et la vaccination
représentent la clé pour notre survie, tout en continuant à faire partie de la
communauté européenne.
Et Thierry
Breton d’assurer que la Commission européenne continuera à faire des efforts
afin de gérer la pandémie de coronavirus. Le responsable de Bruxelles a
également encouragé les pays européens à utiliser d’une manière appropriée les
instruments et les mécanismes dont ils disposent actuellement pour lutter
contre la pandémie. En visite à Bucarest, M. Breton a rencontré les ministres de la Défense et de la Santé par
intérim, tout comme le chef de l’Etat, Klaus Iohannis. Tout en remerciant la CE
du soutien pour renforcer la riposte de la Roumanie à la Covid, celui-ci a mis
en avant l’importance que les Etats membres mènent des actions coordonnées afin
de préserver l’unité européenne. Klaus Iohannis a tenu à réitérer que le vaccin
représente le principal instrument de lutte contre la contamination au
coronavirus.
Quant aux débats
parlementaires au sujet de l’introduction du certificat vert en Roumanie,
ceux-ci semblent entrés dans un cône d’ombre, en laissant la place aux
négociations politiques entre le PNL et le PSD pour la formation d’un nouveau
gouvernement. L’actuelle crise gouvernementale que traverse le pays ne fait que
reporter l’adoption au Parlement du projet de loi introduisant le certificat
vert, affirmait dernièrement le libéral Nelu Tataru. A l’heure où l’on parle, les
partis parlementaires n’arrivent pas à se décider sur le nombre de jours durant
lesquels la procédure de dépistage dans le cas des salariés non vaccinés sera
faite sur les frais publics. Les libéraux proposent une période de 30 jours,
tandis que les sociaux-démocrates souhaitent une période de 60 jours. Les
analystes considèrent qu’un règlement de la situation politique entraînera l’adoption
aussi du certificat sanitaire.