Situation dramatique dans les hôpitaux roumains
Ştefan Stoica, 20.10.2021, 10:54
La Roumanie pourrait
très bien servir de cas d’étude : le pays a reçu dès le début un nombre
suffisant de vaccins anticovid pour immuniser sa population, pourtant une grande
partie de ces doses n’ont pas été utilisées, si bien que certaines ont dépassé
leur date de péremption, alors que d’autres ont été vendues ou cédées à d’autres
pays. Résultat : le pays est confronté en ce moment à une situation sans précédent :
les sections de soins intensifs affichent complet, alors que le nombre des malades
de Covid ne cesse de croître. Le nombre des décès causés par le coronavirus est
lui aussi alarmant. Le système sanitaire roumain est dépassé, du coup les
autorités roumaines ont demandé l’aide d’autres Etats-membres pour pouvoir gérer
la pandémie.
Néanmoins, on n’est
pas encore arrivés au pic de cette 4e vague et la pression sur le système
sanitaire est déjà énorme, avertit le ministre par intérim de la Santé, Cseke
Attila : « Avec
un si faible taux de vaccination, cette 4e vague est loin d’être
terminée. Il y a eu toute sorte de pronostics. Malheureusement, on n’est même
pas arrivés au niveau du plateau. Le nombre des infections est toujours à la
hausse, donc on ne peut pas s’attendre à avoir ce plateau dans quelques jours
ou semaines, pour voir ensuite les chiffres baisser. La pression est énorme sur
le système sanitaire, qui a sans doute ses limites ».
Déjà, dans les
hôpitaux roumains il n’y a plus de lits pour accueillir des malades de Covid en
état grave, du coup le personnel médical se voit obligé à improviser. La manager
de l’Institut Marius Nasta de Bucarest, Béatrice Malher, décrit la situation de
son hôpital : « La
situation est tout aussi difficile qu’il y a deux semaines, on a des patients
en état très grave, des patients qui doivent rester dans les couloirs parce que
tout simplement il n’y a plus de place dans les salles. La plupart des patients
avec des formes sévères de la maladie arrivent chez nous avec des saturations en
oxygène extrêmement basses. »
A préciser aussi
que la plupart des malades de Covid en état grave sont des personnes non
vaccinées. Tout cela témoigne du fait que préparatifs pour la 4e
vague de la pandémie ont été déficitaires et que la campagne de vaccination a
été beaucoup trop lente, accuse de son côté le président Klaus Iohannis. A son
tour, il est accusé par nombre de voix de manque de réaction et de passivité à
un moment où l’implication totale et rapide s’impose.
Klaus Iohannis : « C’est
une période de la souffrance, un drame national de proportions terribles ;
Mais on n’a pas d’autre option, il faut la surmonter. Notre priorité zéro en ce
moment est de sauver nos semblables, protéger la santé des personnes vulnérables
et des malades. »
La
vaccination est la seule solution pour arrêter la pandémie, insiste le chef de
l’Etat. Il est donc nécessaire d’adopter d’urgence au Parlement les mesures portant
sur l’utilisation du certificat vert numérique et d’autres mesures censées
réduire sur le court terme la mobilité et l’interaction humaine, estime-il encore.
Sur toile de fond de la hausse alarmante des cas d’infection, de plus en plus
de Roumains se rendent dans les centres de vaccination pour se faire immuniser
et le rythme campagne de vaccination commence à s’améliorer. Mais ce n’est pas
suffisant. Cette campagne d’immunisation reste un échec et les spécialistes
disent que, si l’été dernier, au lieu de permettre un relâchement total, les
autorités avaient levé graduellement les restrictions, les conditionnant par le
rythme de la vaccination, la Roumanie aurait pu éviter cette crise sanitaire
majeure qu’elle est en train de traverser. (trad. Valentina
Beleavski)