Des mesures censées diminuer la pression sur les hôpitaux
Corina Cristea, 11.10.2021, 11:32
En proie actuellement à une
quatrième vague pandémique qui s’avère beaucoup plus violente que les
précédentes, la Roumanie semble reproduire le scénario italien des premiers
mois de pandémie quand le système sanitaire était complètement agenouillé
devant la hausse des cas. Rien que la semaine dernière, le pays a enregistré
plusieurs records négatifs : plus de 15.000 cas de contamination en un
jour, plus de 300 morts en 24 heures et plus de 16.000 personnes positives
hospitalisées dont plus de 10% dans des unités de Soins critiques. Pourtant,
disent les médecins, le nombre des ceux nécessitant une hospitalisation en
soins intensifs serait beaucoup plus grand si des places y étaient toujours disponibles.
Dans les unités Covid, c’est comme une zone de guerre, déplorent les blouses
blanches qui ces jours-ci se disent épuisées par le rythme de travail. Surtout
que, se lamentent-elles, la plupart des malades se présentent à l’hôpital au
dernier moment, quand la maladie a produit déjà de forts dégâts.
De leur côté, les
ambulanciers sont sollicités plus que jamais ce qui ne fait que prolonger le
temps d’attente. Afin de diminuer, ne serait-ce qu’un tout petit peu, la
pression sur le système de soins, les autorités ont décidé de rouvrir deux hôpitaux
de campagne, un dans le nord-est du pays, à Leţcani, près de Iaşi et l’autre,
au nord de Bucarest, à Pipera. Remis en fonction depuis samedi et ayant à sa tête
une équipe de médecins militaires, l’hôpital modulaire de Letcani accueillera à
partir de mardi ses premiers patients contaminés. Un salon de six places sera
mis à la disposition des malades graves. Pour que cette structure puisse
fonctionner à plein randement, il faudrait se voir attribuer une équipe de 60 infirmiers
et de 18 médecins. Quant à l’hôpital de campagne ouvert à Bucarest, celui-ci
accuillera dans un premier temps une centaine de personnes contaminées avant de
pouvoir aggrandir sa capacité de 374 lits, avec oxygène pour chaque lit, un
scénario à mettre en place dans les deux semaines à venir.
Afin de mieux gérer la
quatrième vague pandémique, la Roumanie a décidé d’activer le Mécanisme
européen de protection civile. Du coup, les Pays Bas et la Pologne ont envoyén
250 concentrateurs d’oxygène, tandis que la Hongrie voisine s’est dit prête à
recevoir des personnes contaminées dans ses hôpitaux proches de la
frontière.Par ailleurs, la Roumanie bénéficiera à partir du mois prochain du cocktail
Régénérond’anticorps monoclonaux. Utilisé
déjà dans le traitement de l’ex président américain, Donald Trump, ce
traitement a été validé début octobre par l’Agence européenne
du médicament. N’empêche, la seule solution face à la pandémie de coronavirus
reste la vaccination, affirment à l’unisson, les spécialistes et les responsables
politiques. Dans le contexte d’une hausse alarmante des cas de contamination,
le nombre de Roumains qui acceptent de se faire vacciner est lui aussi, à la
hausse.