En Roumanie, la quatrième vague de pandémie s’avère de plus en plus sévère
Mihai Pelin, 07.10.2021, 12:19
La hausse alarmante
des cas de contamination au coronavirus rapportée dernièrement par la Roumanie
exerce une forte pression sur le système médical national. Les hôpitaux ont de
plus en plus de mal à prendre en charge les personnes positives, les unités de
Soins critiques affichent complet et le personnel soignant est à bout de
forces. Le pays a dépassé mercredi la barre de 15000 nouveaux cas de
contamination et de 300 décès enregistrés en un seul jour, tandis que dans
plusieurs départements, le taux de contamination est monté à plus de 10 cas
pour mille habitants. Face à ces chiffres inquiétants, les autorités de
Bucarest ont mis en place à Bucarest un couvre – feu nocturne. Les Bucarestois
n’ont plus le droit de sortir de chez eux entre 8 heures du soir et 5 heures du
matin, à l’exception des personnes vaccinées ou guéries d’une contamination au
coronavirus.
Dans ce contexte
pandémique d’une grande ampleur, on ne saurait nous étonner que le gouvernement
roumain a décidé de prolonger de 30 jours l’état d’alerte. Des restrictions
sanitaires ont été remises en place, telle le port obligatoire du masque dans
toutes les localités confrontées à un taux d’incidence de plus de 6 cas pour
mille habitants. Y font exception les personnes se déplaçant seules dans les
rues ou accompagnées d’un colocataire, celles qui font du vélo ou qui se
promènent dans les parcs. Le port du masque est obligatoire dans tous les
marchés, brocantes, foires ou aux arrêts de tram ou de bus. L’idéal serait que
les gens n’attendent pas que les autorités remettent en place toutes ces
mesures pour respecter les restrictions sanitaires et se protéger, affirme le
médecin épidémiologiste Adriana Pistol, à la tête de l’Institut national pour
la Santé publique:
On a pris l’habitude d’avoir toujours quelqu’un dans notre dos prêt à
nous diriger et à nous dire tourne à droite, avance vers la gauche. On est
pourtant un peuple suffisamment intelligent pour comprendre tout seul les deux,
trois choses qui nous restent à faire pour nous protéger. Qu’on respecte donc
toutes ces mesures sans attendre de nouvelles décisions en ce sens. Personne d’autre
ne pourra venir et lutter à notre place contre cette pandémie. C’est à nous de
le faire. Or, des solutions, on en a: porter le masque, laver nos mains, éviter
les agglomérations et me faire vacciner.
Afin de faire face à
l’afflux des malades Covid, les autorités ont décidé de geler les
hospitalisations pour d’autres raisons que celles pandémiques et de reporter d’un
mois toutes les interventions chirurgicales. La mesure ne s’applique pas à ceux
qui nécessitent une prise médicale en toute urgence, a rassuré le chef du
Département national pour les Situations d’urgence, Raed Arafat. Les malades
chroniques qui ont besoin d’un traitement et d’une surveillance médicale
permanente, tels les insuffisants rénaux ou les patients oncologiques ne seront
pas concernés par ce nouvel ordre. Des décisions similaires ont été déjà
adoptées par le passé par d’autres pays engagés dans la lutte contre la
pandémie. Il est important donc, que la Roumanie attribue le plus de ressources
possible à ceux qui en ont besoin.
Dans ce contexte, le
pays a entamé des discussions avec les autorités de la Hongrie voisine pour se
voir donner la permission de transférer des patients contaminés de Roumanie
vers les établissements sanitaires hongrois proches de la frontière. Le
transfert devrait se faire par ambulance et non pas par avion, en raison du
danger représenté par les bouteilles d’oxygène des patients en détresse
respiratoire aiguë, principale caractéristique des cas graves de coronavirus. (trad. Ioana Stancescu)