Les priorités de la nouvelle session parlementaire
Bogdan Matei, 01.09.2021, 12:20
Ce premier jour d’automne est aussi le premier de la nouvelle
session du parlement bicaméral de Bucarest. La coalition au pouvoir, qui
rassemble le Parti national libéral, l’Union Sauvez la Roumanie PLUS et l’Union
démocrate magyare de Roumanie, affirme, via ses leaders, que sa principale
priorité est de faire adopter le projet de loi du consommateur vulnérable. Le
texte, déjà adopté par les sénateurs et en attente de l’examen des députés,
prévoit que l’État puisse aider les familles à bas revenus à payer leurs
factures d’électricité et de gaz, en passe de s’envoler l’hiver prochain. L’opposition
sociale-démocrate demande l’examen et l’adoption d’urgence dudit projet
législatif, insistant sur son entrée en vigueur dès la saison froide de cette
année, au lieu de l’année prochaine, comme le propose le gouvernement. Les
sociaux-démocrates veulent aussi la mise en place d’un mécanisme de
plafonnement des prix, en cas de hausse artificielle des tarifs de l’énergie.
Les commentateurs de la vie politique roumaine s’attendent à ce
que les leaders de la coalition au pouvoir tranchent au Sénat la formule de dissolution
de la Section spéciale d’investigation des infractions de justice, une
invention inutile, selon les experts roumains et étrangers, visant à intimider
les magistrats et à bloquer la lutte contre la corruption. Toutes les voix du
pouvoir s’accordent pour dire que ladite section, créée par l’ancien pouvoir de
gauche, doit être dissoute, mais aucune solution ne fait l’objet d’un consensus
politique. Également au Sénat, le Parti social-démocrate, débarrassé en grande
mesure, des personnages au palmarès infractionnel notable gravitant autour de l’ancien
chef de file de la gauche, Liviu Dragnea, souhaite l’examen et l’adoption d’urgence
du projet de loi intitulé « Fără penali în funcţii publice/« Sans
condamnés de justice dans des postes importants de la fonction publique »
– un thème de prédilection de la droite roumaine pendant des années. Les
sociaux-démocrates envisagent aussi de déposer une motion de censure contre le
gouvernement de coalition du libéral Florin Cîţu.
Les analystes, qui interprètent les résultats des plus récents
sondages d’opinion, constatent que le PSD est actuellement en position
favorable. La frustration et le malaise de la population sont évidents, deux
tiers des répondants aux sondages considérant que la Roumanie va dans la mauvaise
direction. Si des élections étaient
organisées dimanche prochain, le PSD remporterait 35% des suffrages, alors que seulement
21% de l’électorat voteraient pour le PNL. L’opposition nationaliste AUR recueillerait
15% des voix, 1% de plus que l’Alliance USRPLUS. L’UDMR se situerait, comme d’habitude,
au seuil électoral de 5%.
Par ailleurs, la coalition au pouvoir est loin de fonctionner sans
heurts et, de la dissolution de la Section spéciale au retour à un scrutin
local à deux tours, elle a accumulé de nombreux retards vis-à-vis des attentes
de son propre électorat. Enfin, cet automne, le PNL et l’USRPLUS tiendront des
congrès pour élire leurs nouveaux organes dirigeants. La cause traditionnelle,
dans la vie politique roumaine, d’affrontements sans merci, assortis de coups
bas et de scandales qui font les choux gras des médias.