Canicule et tarifs de l’énergie
Roxana Vasile, 12.08.2021, 12:45
La météo caniculaire de ces dernières semaines a entraîné
une consommation d’électricité croissante et prévisible des ménages en Roumanie.
Les climatiseurs en sont, bien-sûr, pour quelque chose. Les données de la
Compagnie nationale de transport de l’électricité « Transelectrica »
montrent que la consommation supplémentaire a été assurée par des importations,
à une moyenne de près de 1 000 MW par
jour, ces dernières semaines. La production interne provient d’abord des
centrales hydroélectriques, ensuite des centrales à base de charbon, de la
centrale nucléaire de Cernavodă (sud-est) et enfin de celles à base d’hydrocarbures.
Les panneaux photovoltaïques, les centrales éoliennes et la biomasse
représentent une partie infime de la production d’énergie roumaine. D’ailleurs,
la Roumanie ne produit pas d’énergie moins chère, car elle ne s’est plus dotée
d’une quelconque nouvelle et moderne unité de production, depuis six ans.
Sur le
court terme, il est impossible de faire changer cette réalité! Alors, pour ne
pas avoir à payer des factures hors de prix, les Roumains n’ont d’autre choix
que de surveiller leur consommation d’électricité. Les tarifs ont augmenté
partout en Europe sur fond de forte demande de l’économie, qui a redémarré
après le pic de la pandémie. En plus, en Roumanie, le marché de l’électricité
et celui du gaz naturel sont entièrement ouverts à la concurrence depuis le 1-er juillet dernier, ce qui a eu pour effet
une hausse sensible des tarifs pour les consommateurs domestiques. Selon l’Institut
national de la statistique, le taux d’inflation annuel était de 5% en juillet,
ce qui confirme les récentes déclarations du gouverneur de la Banque centrale,
Mugur Isărescu, dont l’institution estime une inflation de 5,6% à la fin de cette
année. Selon les statisticiens, les marchandises non alimentaires ont connu
la hausse la plus importante, de près de 8%, tandis que les majorations les
plus fortes ont été enregistrées dans le cas de l’électricité (environ 25%), du
gaz (plus de 20%) et des combustibles (13%), ce qui
se répercute sur les prix de tous les services et marchandises.
Le premier
ministre Florin Cîțu déclare que la situation ne doit pas inquiéter et que la
hausse des prix est temporaire, sur fond – dit-il – d’augmentation constante
des revenus de la population. L’opposition sociale-démocrate le contredit et
affirme que, dans le contexte d’une « libéralisation sauvage » du
marché de l’énergie, source d’une « hausse explosive » des tarifs de
l’électricité et du gaz naturel, l’on assiste à une aggravation de la situation
des consommateurs vulnérables – retraités, salariés avec des bas salaires,
familles nombreuses. Selon le Parti social-démocrate, qui cite l’INS, 41% des ménages
urbains et 36% des ménages ruraux ont accumulé plusieurs mois de retard dans le
payement des factures. C’est la raison pour laquelle le PSD demande l’adoption
d’urgence d’une loi du consommateur vulnérable.