Un parlement pro-européen en République de Moldova
Corina Cristea, 27.07.2021, 13:43
Les élections législatives, organisées le 11
juillet dernier en République de Moldova, ont eu pour résultat un parlement en
accord avec l’orientation politique pro-européenne de la présidente Maia Sandu,
elle-même élue à la tête de l’État lors du dernier scrutin présidentiel, à la
fin de l’année passée. Les élections législatives anticipées ont validé la
victoire incontestable du Parti Action et Solidarité, fondé par Maia Sandu
il y a cinq ans. Sur les 101 sièges de députés du parlement, le PAS s’en est adjugé 63,
le Bloc des Communistes et des Socialistes, avec à sa tête les anciens chefs
pro-russes de l’État, le
communiste Vladimir Voronin et le socialiste Igor Dodon, en a occupé 32, tandis
que le Parti Şor, fondé par le sulfureux homme d’affaires Ilan Şor, en a obtenu
6.
Dans son discours prononcé devant les membres du nouveau parlement réuni
lundi à Chişinău, la présidente
moldave Maia Sandu a déclaré qu’il y aurait une tolérance zéro face à la
corruption et qu’il fallait commencer avec le Législatif. « La République de Moldova fêtera bientôt ses 30 ans. Après autant
d’échecs, faisons maintenant en sorte de construire un État au service des gens,
pas au service de clans qui ont profité de la confiance des gens pour ramasser
des fortunes illégitimes et pour subordonner l’État à leurs propres intérêts. »,
a-t-elle dit.
Dans un État
longtemps mis à mal par des affaires de corruption au sommet du pouvoir, dont
la plupart non pas été tirées au clair, le nouveau parlement de Chişinău a la lourde
tâche de jeter les bases de la réforme de la justice et d’accélérer l’investigation
des fraudes majeures. Selon la présidente Sandu, la manière de gouverner le pays
doit faire l’objet d’une véritable révolution, le parlement doit respecter les
procédures, les lois doivent passer par des débats publics. Au sujet du futur
gouvernement, Mme Sandu s’attend à ce que celui-ci applique un nouveau modèle
de développement économique. Pour sortir de la pauvreté et assurer un bon
niveau de vie pour tous, il faut développer l’économie, c’est une occasion
historique de mettre la politique en accord avec les intérêts des citoyens.
Nous allons cueillir les fruits de ce que nous plantons, a-t-elle martelé.
Mais
quelles sont les chances de la présidente Maia Sandu de transformer la République de Moldova en un État au service des gens, dont les citoyens
soient au centre des projets, et de mettre de l’ordre dans les institutions
publiques? De l’avis du
professeur des universités Dan Dungaciu, si elle réussissait, ce serait une
première à l’extérieur de l’UE, une sorte d’européanisation sans intégration.
Aussi optimistes que ces prémisses puissent paraître, c’est tout de même une
expérimentation et il faut rester réaliste, affirme-t-il. Mais, selon lui, dans
la perspective des évolutions, la situation semble positive, il n’y a jamais eu
de verticale du pouvoir aussi solide, complète et pro-européenne qu’à présent
en République de Moldova.