La motion est rejetée, le gouvernement reste en place
Corina Cristea, 30.06.2021, 11:48
Mardi, le gouvernement de
coalition de Bucarest dirigé par le libéral Florin Cîțu a passé le test de sa
première motion de censure initiée par le principal parti de l’opposition, le Parti
Social-Démocrate (PSD). Les sociaux-démocrates exprimaient ainsi leur
mécontentement quant aux mesures appliquées par l’Exécutif dans des secteurs
clé d’activité et à la manière dont le Plan national de relance et de
résilience a été conçu. Sur les 202 voix exprimées, 201 étaient « pour »,
appartenant aux sociaux-démocrates et aux membres du parti ultranationalistes
AUR (Alliance pour l’Union des Roumains) et une seule voix était contre. Toutefois,
pour passer, la motion aurait dû réunir 234 voix favorables, soit la moitié
plus 1 du nombre des mandats de sénateurs et députés. Comme promis, les
parlementaires de la coalition au pouvoir, à savoir ceux du Parti National
Libéral (PNL), de l’alliance entre le parti PLUS et l’Union sauvez la Roumanie (USR-PLUS)
et ceux de l’Union démocrate magyare de Roumanie (UDMR), sont restés dans la
salle du plénum, mais n’ont pas exercé leur droit de vote.
Comme on s’attendait, les
attaques dures entre l’opposition et le pouvoir n’ont pas manqué lors des débats
au sujet de la motion. Par exemple, de l’avis du PSD, par les mesures adoptées,
l’actuelle gouvernance ne respecte pas le droit des citoyens à l’éducation et à
la santé, ni la loi fondamentale du pays et ne fait que promouvoir des politiques
économiques qui entraînent la baisse du niveau de vie la population.
Voici les propos de Marcel Ciolacu, président
du PSD : « Ni les enfants, ni les retraités, ni le milieu privé ne
bénéficient des milliards d’euros empruntés. Cet argent ne sert qu’aux amis de
votre parti, pas aux Roumains ! Pas à l’agriculture ! Pas à l’éducation,
ni à la santé ! Pas aux compagnies roumaines ! C’est vous qui vous en
servez ! Vous avez détruit systématiquement toute la confiance et la crédibilité
de la campagne de vaccination ».
La réplique du premier
ministre libéral Florin Cîţu n’a pas tardé. A son avis, l’économie
roumaine a réussi à surmonter la pire crise des 100 dernières années, alors que
la coalition est forte et prête pour continuer à gouverner, bien que le PSD ait
boycotté au Parlement les réformes initiées par le gouvernement.
Florin Cîţu : « Vous
avez semé la panique parmi les Roumains, c’est tout ! Voilà, l’économie
marche très bien. Le taux d’inflation est à son plus bas niveau par rapport à
toute période où la Roumanie a été gouvernée par les socialistes. Il en va de même
pour les taux d’intérêt. Les revenus des Roumains ont presque doublé par
rapport au taux d’inflation. Des taux d’intérêt plus bas, des revenus qui augmentent
plus vite que l’inflation – voilà une belle leçon d’économie. C’est ainsi que
le pouvoir d’achat croît et que les emplois se multiplient ».
Toujours dans l’opposition, l’Alliance
pour l’Union des Roumains, un parti ultranationaliste, n’a pas hésité non plus à
critiquer le pouvoir. Selon son coprésident, George Simion, les cheminots sont
très mécontents du fait qu’il n’existe aucune vision pour le transport
ferroviaire roumain. S’y ajoutent les transporteurs, les propriétaires de
restaurants qui n’ont reçu aucune aide et les petits producteurs, dont les
intérêts qui ne sont pas défendus, vu que leurs produits n’ont pas accès aux hypermarchés,
alors que les prix ne cessent d’augmenter et que la vie est de plus en plus
dure.
Enfin, au nom de la
coalition au pouvoir, le vice premier ministre Dan Barna, coprésident de l’alliance
USR-PLUS, déclare : « La motion de censure contre le gouvernement a
échoué. La révolution de la bonne gouvernance poursuit son chemin. A la
différence des signataires de cet exercice de démagogie hypocrite, nous tentons
de rendre meilleur ce pays. Le plan de ce
gouvernement, c’est de mettre en place des réformes sur le long terme, des réformes
robustes pour la Roumanie », a conclu Dan Barna. (Trad. Va lentina Beleavski)