Motion de censure contre le cabinet Cîţu
Lue la semaine dernière en séance plénière au Parlement de Bucarest, la première motion de censure contre le gouvernement Cîţu est débattue et votée aujourd’hui à l’Assemblée législative. Ses initiateurs, les sociaux-démocrates, affirment avoir mené des négociations avec des députés et sénateurs de toutes les formations politiques, et que beaucoup sont mécontents, ce qui les rend confiants que la motion a des chances d’être adoptée. Et ce bien que les calculs parlementaires ne feraient pas pencher la balance au détriment de ceux qui forment l’arc gouvernemental, à savoir le Parti national libéral (PNL), le parti Union Sauvez la Roumanie-PLUS (USR-PLUS) et l’Union démocrate magyare de Roumanie (UDMR).
Corina Cristea, 29.06.2021, 12:53
Lue la semaine dernière en séance plénière au Parlement de Bucarest, la première motion de censure contre le gouvernement Cîţu est débattue et votée aujourd’hui à l’Assemblée législative. Ses initiateurs, les sociaux-démocrates, affirment avoir mené des négociations avec des députés et sénateurs de toutes les formations politiques, et que beaucoup sont mécontents, ce qui les rend confiants que la motion a des chances d’être adoptée. Et ce bien que les calculs parlementaires ne feraient pas pencher la balance au détriment de ceux qui forment l’arc gouvernemental, à savoir le Parti national libéral (PNL), le parti Union Sauvez la Roumanie-PLUS (USR-PLUS) et l’Union démocrate magyare de Roumanie (UDMR).
Le parti Alliance pour l’unité des Roumains (AUR) a déjà annoncé avoir décidé de soutenir la démarche du PSD, même si cette formation politique est mécontente que les propositions qu’elle a formulées n’aient pas été introduites dans le texte de la motion de censure. « Nous ne votons pas pour la motion, mais pour destituer le gouvernement Cîţu », a annoncé son coprésident George Simion. Le vote favorable de 234 parlementaires est nécessaire pour que la motion soit adoptée et que le gouvernement soit destitué, alors que le PSD, l’AUR et les députés indépendants n’ont ensemble que 205 voix.
Directement visé par la motion de censure, le premier ministre libéral Florin Cîţu annonçait lundi soir que la décision de la coalition au pouvoir était que ses parlementaires soient présents aux débats du document, mais sans participer au vote.
Les accusations des sociaux-démocrates à l’encontre du cabinet Cîţu portent sur les mesures de l’exécutif dans des domaines clés – les retraites, la santé, l’éducation et l’agriculture -, mais aussi sur la manière dont le Plan national de relance et de résilience a été conçu. De l’avis du PSD, le gouvernement actuel pousse l’économie roumaine au bord du gouffre à une vitesse vertigineuse. Les sociaux-démocrates affirment que si pour la plupart des Roumains le pouvoir d’achat diminue chaque seconde, « la coterie politique et les entreprises du parti obtiennent des bénéfices importants, et la Roumanie vit au jour le jour, à l’aide d’emprunts massifs contractés à des taux d’intérêt astronomiques. Les prix ont explosé, les poches des Roumains sont vides. Les factures ont doublé, les aliments de base sont devenus des produits de luxe, les médicaments essentiels sont soit introuvables, soit très chers. Le taux de change a atteint les 5 lei pour un euro, et le litre d’essence a dépassé les 6 lei. La dette publique continue à battre des records, et personne ne se souvient plus de la cible de déficit de 3 % ! Pendant ce temps, les allocations, les salaires et les retraites sont gelés et les entrepreneurs se plaignent que l’État ne paie pas leurs travaux ! » — dit le PSD. Le principal parti d’opposition critique le modèle de gouvernance de la coalition au pouvoir aussi parce que, selon les sociaux-démocrates, cela aiderait du point de vue économique d’autres États et non la Roumanie, alors que 1 500 euros par minute s’ajoutent au déficit commercial du pays car les importations sont supérieures aux exportations.
« Je considère que le principal ennemi du développement de la Roumanie, c’est l’ancien parti communiste, qui a connu toute sorte de métamorphoses, peu importe son nom : Front du Salut national, Front démocratique du Salut national, Parti social-démocrate de Roumanie ou Parti social-démocrate », a rétorqué le leader libéral Ludovic Orban.
(Trad. : Ligia)