Protestations contre le budget 2021
Corina Cristea, 25.02.2021, 12:18
Après d’intenses négociations pour l’allocation
des fonds aux différents ministères de la coalition de centre-droit, au pouvoir,
les projets des deux actes normatifs, d’après lesquels seront réglementées
cette année les finances et l’économie de la Roumanie, arrivent devant le
Parlement. Le vote au plénum du Législatif sur le budget d’État et sur le
budget de la Sécurité sociale est prévu pour le début de la semaine prochaine, tout
en étant précédé par un calendrier de débats très chargé aux commissions
spécialisées du Parlement.
Composée du Parti national libéral
(PNL), de l’alliance entre l’Union Sauvez la Roumanie (USR) et le parti PLUS,
et de l’Union démocrate-magyare de Roumanie (UDMR), la coalition au pouvoir a
décidé de ne pas présenter d’amendements aux documents en question et de voter
les projets dans la forme déjà adoptée par l’Exécutif.
Le leader libéral, Ludovic Orban
précise : « On peut y apporter des améliorations après les 6 premiers
mois de mise en oeuvre, ou bien on a la possibilité de faire un collectif
budgétaire. Mais, de mon point de vue, le budget est conçu de nature à faire
démarrer les moteurs du développement économique : investissements,
croissance de l’utilisation des fonds européens, aide pour le milieu privé à
travers différents programmes. »
Dans l’opposition, le Parti
social-démocrate (PSD) et l’Alliance pour l’Union des Roumains (AUR) ne cessent
de critiquer le budget de cette année, le considérant comme un budget
d’austérité. Les sociaux-démocrates y ont déjà déposé de nombreux amendements.
De l’avis de leur vice-présidente,
Gabriela Firea, ces modifications s’alignent sur la réalité quotidienne des
Roumains : « Tous nos collègues à travers le pays ont proposé des
amendements. Ceux-ci ne sont pas une critique à l’adresse du gouvernement, mais
représentent la réalité du pays. Nous avons même essayé de renoncer à certaines
propositions qui n’étaient pas trop urgentes, justement pour donner la priorité
à des mesures extrêmement nécessaires aux différentes communautés. »
Entre temps, les contraintes
financières ont été mises au point au Parlement, par la loi des plafonnements,
adoptée mercredi par la Chambre des députés en tant qu’assemblée décisionnelle,
après validation au Sénat. Parmi elles : un déficit qui ne peut pas
dépasser les 7,16% du PIB et des dépenses avec le personnel du secteur public
qui doivent rester en-dessous des 9,8%. De son côté, l’opposition affirme que
ces niveaux ne permettront pas au pays de se développer, alors que les représentants
du pouvoir insistent sur le fait que c’est tout ce que la Roumanie peut se
permettre dans une année de pandémie, où il faut mettre en avant les
investissements et la relance de son économie.
En attendant le vote du Parlement,
les syndicats poursuivent leurs protestations contre les mesures d’austérité
budgétaire. Une centaine de syndicalistes de la Fédération Publisind, affiliée
au Bloc national syndical, qui représente quelque 35 000 salariés de nombreux
secteurs d’activité, ont protesté devant le siège de la Présidence de la
République. Ils demandent l’élimination des iniquités salariales du secteur
public, l’application des dispositions de la loi des salaires dans le secteur
public, ainsi que la mise en place d’un salaire minimum en rapport avec l’évolution
des prix à la consommation. Parallèlement, les cheminots ont continué à manifester
devant le siège du ministère des Transports, demandant des investissements dans
la modernisation de l’infrastructure ferroviaire et l’application du statut du
personnel ferroviaire, soit une loi qui permet de majorer de 30% à 40% leurs
salaires, sans oublier de meilleures conditions de travail. (trad. Valentina
Beleavski)