Quelle efficacité des nouvelles restrictions ?
La Roumanie essaie
de maîtriser la propagation inquiétante du nouveau coronavirus en mettant en
place, à compter de lundi, de nouvelles restrictions, dont port du masque
obligatoire dans tous les espaces intérieurs et extérieurs, enseignement
entièrement en ligne, fermeture des magasins au plus tard à 21 heures,
couvre-feu nocturne. D’autres pays ont adopté des mesures similaires, voire plus
sévères, dans le contexte de la nouvelle vague de la pandémie de Covid-19 en
train de balayer la planète. En imposant ces restrictions, les autorités
roumaines espèrent limiter les infections et permettre ainsi au système de
santé, notamment aux unités de réanimation-soins intensifs, d’y faire face. Mais
combien efficaces seront ces mesures ? Seuls les spécialistes peuvent
répondre à une cette question, en fonction des résultats des études en matière
de pandémies, en fonction aussi de l’expérience de cette année, ainsi que sur
la base de modèles et de calculs prédictifs.
Eugen Coroianu, 10.11.2020, 13:15
La Roumanie essaie
de maîtriser la propagation inquiétante du nouveau coronavirus en mettant en
place, à compter de lundi, de nouvelles restrictions, dont port du masque
obligatoire dans tous les espaces intérieurs et extérieurs, enseignement
entièrement en ligne, fermeture des magasins au plus tard à 21 heures,
couvre-feu nocturne. D’autres pays ont adopté des mesures similaires, voire plus
sévères, dans le contexte de la nouvelle vague de la pandémie de Covid-19 en
train de balayer la planète. En imposant ces restrictions, les autorités
roumaines espèrent limiter les infections et permettre ainsi au système de
santé, notamment aux unités de réanimation-soins intensifs, d’y faire face. Mais
combien efficaces seront ces mesures ? Seuls les spécialistes peuvent
répondre à une cette question, en fonction des résultats des études en matière
de pandémies, en fonction aussi de l’expérience de cette année, ainsi que sur
la base de modèles et de calculs prédictifs.
Octavian Jurma est un médecin
épidémiologiste et chercheur qui vit à Timişoara (ouest), ville fortement
touchée par la seconde vague de l’épidémie de Covid-19. Dans une interview à
Radio Roumanie, Octavian Jurma a affirmé que, pour enrayer de manière
significative la progression de l’infection au SARS-CoV-2, il faudrait des
restrictions encore plus sévères que celles qui viennent d’entrer en vigueur. « Même si les mesures avaient été complètes et
très sévères, on aurait quand même eu deux semaines de hausse. C’est comme un
robinet que l’on ferme, mais l’eau continue de couler pendant un moment. Ces
mesures ne tentent pas de fermer complètement le robinet, mais de ralentir au
maximum la fuite d’eau, en espérant que le système de santé puisse faire face.
Sauf que le système est pour le moins doublement dépassé par la réalité. Il ne
fait aucun doute que cette semaine on dépassera les 12 000 nouveaux cas par
jour, et probablement les 15 000 par jour la semaine prochaine. »,
a-t-il dit.
De l’avis du
médecin épidémiologiste Octavian Jurma, la meilleure solution serait de mettre
en place un confinement total, déjà appliqué dans certains pays européens, pour
faire tomber le nombre de nouvelles infections sous la barre des 2 000 cas par
jour,- au moment des fêtes de fin d’année. Et d’accompagner cela d’un dépistage
massif. « Ça coûterait beaucoup moins cher
de tester quelqu’un et de l’envoyer ensuite reprendre son travail que de placer
cette personne en quatorzaine, en lui payant un arrêt maladie. Nous discutons
de ces tests antigéniques rapides, qui, sont certes, moins sensibles, mais un
dépistage massif peut assurer une reprise de l’économie. Ils devraient,
pourtant, s’accompagner d’un minimum d’isolement. Ce serait bien que l’on
puisse au moins tester les gens dans le cadre des enquêtes épidémiologiques.
Or, nous ne testons plus les contacts directs, il faut trois symptômes pour
pouvoir se faire tester. C’est pour ça qu’une personne sur trois est dépistée
positive. La situation est entièrement hors contrôle. », a-t-il
affirmé.
Quant au vaccin
contre la Covid-19, le médecin roumain considère qu’il ne sera disponible qu’en
petite quantité, avant le mois d’avril 2021. (Trad. : Ileana Ţăroi)