Effets économiques de la crise sanitaire
Daniela Budu, 09.09.2020, 12:58
La
situation sanitaire liée à la pandémie de Covid-19 est à l’origine d’une forte
contraction de l’économie de la Roumanie au cours de la première moitié de
cette année. Conformément aux données collectées par l’Institut national de la
statistique, le Produit Intérieur Brut
(PIB) a enregistré une baisse de 12,3% au deuxième trimestre par rapport au
premier trimestre de 2020. Tous
les secteurs de l’économie nationale ont contribué à ce résultat, mais les
contributions négatives les plus importantes ont été celles de l’industrie,
avec une réduction d’environ 14% de son activité, du secteur de la culture et
du loisir, et en troisième position les réparations de produits
électroménagers et autres services, qui ont vu leurs activités chuter de près
de 30%. Les contributions positives au PIB ont été livrées par le BTP, les
nouvelles technologies, les communications, l’administration publique, la
défense, le régime public d’assurances sociales, l’enseignement, les soins de
santé et l’assistance sociale. Le ministre des finances, Florin Cîţu, affirme
que la croissance économique sera plutôt faible au troisième trimestre, mais
elle permettra d’éviter une récession technique, définie par deux trimestres
successifs de baisse du PIB. Et le ministre d’ajouter qu’au prochain trimestre,
le risque le plus élevé est attaché à la contribution de l’agriculture au PIB,
mais les investissements auront un rôle positif.
L’analyste économique Aurelian
Dochia considère toutefois qu’il est peu probable de voir le PIB diminuer de
seulement 4% d’ici la fin de l’année et confirmer ainsi les estimations
gouvernementales. « L’Institut national de la statistique a confirmé une forte contraction de l’économie
de la Roumanie au cours de la première moitié de cette année, situation vécue
par de nombreuses autres économies européennes et même d’autres régions du
monde. On a du mal à croire que d’ici la fin de l’année, l’embellie soit telle
que la baisse annuelle du PIB ne dépasse pas les 4% envisagés par le
gouvernement, car il faudrait récupérer 10 % de baisse. Ce n’est pas du tout
facile, vu que les inquiétudes à l’origine du ralentissement de l’économie sont
toujours importantes. Certes, l’économie européenne et celles des principaux
partenaires de la Roumanie, l’Allemagne en tête, donnent des signes de redressement,
mais un retour aux niveaux antérieurs reste peu probable. Donc, le PIB de la
Roumanie pourrait enregistrer une baisse de 5-6%, sur l’ensemble de l’année. », a-t-il affirmé.
Dans ce même contexte de
pandémie, une étude de l’INS met en évidence le fait que plus d’un tiers des
ménages de Roumanie ont du mal ou beaucoup de mal à couvrir les besoins
financiers courants. Si l’on y ajoute les ménages qui déclarent avoir quelques
difficultés à couvrir les dépenses quotidiennes, l’on arrive à 77% du nombre
total des ménages de Roumanie. Selon la même source, seulement dans un ménage
sur cinq, les dépenses courantes ne posent pas de problèmes particuliers. Plus
de la moitié des ménages considère que le revenu nécessaire pour couvrir ces
dépenses devrait dépasser 3000 lei (plus de 600 euros) par mois, met en
évidence l’étude de l’INS. (Trad : Ileana Ţăroi)