Financement européen pour l’infrastructure
On ne saurait nous déclarer surpris qu’à chaque fois qu’il est question du rythme de modernisation trop lent de la Roumanie, il s’agit implicitement de l’échec de tous les gouvernements d’après 1989 de doter le pays d’un réseau d’autoroutes similaire à ceux existant dans les ex pays communistes situés plus à l’ouest. Trente ans après la chute de la dictature de Ceausescu et treize ans après l’adhésion européenne, la Roumanie ne compte que 800 kilomètres d’autoroutes dont une centaine construite par les communistes. En plus, aucun tronçon ne traverse les montagnes. Mais cette situation pourrait bientôt changer.
Ştefan Stoica, 04.09.2020, 11:50
On ne saurait nous déclarer surpris qu’à chaque fois qu’il est question du rythme de modernisation trop lent de la Roumanie, il s’agit implicitement de l’échec de tous les gouvernements d’après 1989 de doter le pays d’un réseau d’autoroutes similaire à ceux existant dans les ex pays communistes situés plus à l’ouest. Trente ans après la chute de la dictature de Ceausescu et treize ans après l’adhésion européenne, la Roumanie ne compte que 800 kilomètres d’autoroutes dont une centaine construite par les communistes. En plus, aucun tronçon ne traverse les montagnes. Mais cette situation pourrait bientôt changer.
Jeudi, la Commission européenne a annoncé allouer à la Roumanie une enveloppe de plus de 875 millions d’euros censée lui servir à la construction d’un premier tronçon d’une autoroute reliant la ville de Pitesti à celle de Sibiu et traversant les Carpates du sud au nord. L’argent provient du Fonds de cohésion dont le but est de réduire les décalages de développement entre les différentes régions et pays de l’UE. Une fois la construction finie, la Roumanie détiendra, enfin, sa première autoroute à travers les Carpates, assurant une connexion Est-Ouest sans entrave, entre le port de Constanta à la Mer Noire et le poste-frontière de Nadlac, clôturant pratiquement le Corridor IV paneuropéen Rhin – Danube.
Aux dires de la commissaire européenne chargée de la Cohésion et des Réformes, Elisa Ferreira, le projet permettra à la Roumanie de surmonter un blocage majeur dans son réseau routier, de renforcer sa sécurité routière, réduire la durée des déplacements et implicitement des coûts aussi bien pour le transport des personnes que des pour celui des marchandises. Ensuite, cette connexion ininterrompue Est-Ouest sur le territoire roumain aura des effets bénéfiques pour l’ensemble du réseau de transport transeuropéen sur le corridor Rhin-Danube.La nouvelle autoroute sera divisée en cinq tronçons. Les travaux de construction ont déjà démarré dans le cas du premier, tandis que pour le dernier, un contrat de construction a déjà été signé et l’étape de conception est en cours. Des offres ont été avancées pour le quatrième tronçon, tandis que dans le cas des deuxième et troisième tronçons, après la documentation déposée auprès de l’Autorité nationale pour les acquisitions publiques, un avis d’appel d’offre aura bientôt lieu.
Deux autres tronçons d’autoroute devraient traverser les Carpates orientales. Il s’agit d’une autoroute dite de l’Union et reliant les villes de Târgu Mureş, Iaşi et Ungheni, et d’une autre entre les villes de Bacau et de Brasov. Les deux tronçons feront la liaison entre la Moldavie, la province historique la plus pauvre de Roumanie et la seule dépourvue complètement d’autoroute, et la Transylvanie. Selon le premier ministre roumain, Ludovic Orban, la modernisation de l’infrastructure routière du pays entraînera son développement économique.
Par ailleurs, la Commission européenne a approuvé jeudi un financement de 578 millions d’euros censés aider la Roumanie à améliorer sa capacité de réponse en cas de désastre – inondations, séismes ou accidents nucléaires. L’argent servira à l’achat de nouveaux équipements et à la formation du personnel.(Trad. Ioana Stancescu)