Pas de vote sur la motion de censure contre le gouvernement
Dénouement sans surprises pour la motion de censure lancée par le Parti Social-Démocrate (PSD) contre le gouvernement libéral de Ludovic Orban. En fait, lundi, lors de la séance d’après-midi du Parlement le quorum n’a même pas été réuni. Les initiateurs de la motion accusent l’Exécutif d’avoir perdu sa crédibilité par sa manière de gérer la crise engendrée par la pandémie de coronavirus, d’avoir fait chuter l’économie et le niveau de vie des Roumains et d’avoir dévalisé le budget d’Etat sous le prétexte de la crise, comme le constate un récent rapport de la Cour des comptes. En réplique, les libéraux, soutenus par le président Klaus Iohannis, ont qualifié d’irresponsable la tentative de la gauche de laisser le pays sans un gouvernement à pleins droits en pleine crise sanitaire.
Bogdan Matei, 31.08.2020, 18:00
Dénouement sans surprises pour la motion de censure lancée par le Parti Social-Démocrate (PSD) contre le gouvernement libéral de Ludovic Orban. En fait, lundi, lors de la séance d’après-midi du Parlement le quorum n’a même pas été réuni. Les initiateurs de la motion accusent l’Exécutif d’avoir perdu sa crédibilité par sa manière de gérer la crise engendrée par la pandémie de coronavirus, d’avoir fait chuter l’économie et le niveau de vie des Roumains et d’avoir dévalisé le budget d’Etat sous le prétexte de la crise, comme le constate un récent rapport de la Cour des comptes. En réplique, les libéraux, soutenus par le président Klaus Iohannis, ont qualifié d’irresponsable la tentative de la gauche de laisser le pays sans un gouvernement à pleins droits en pleine crise sanitaire.
233 votes étaient nécessaires pour faire passer la motion, soit la moitié plus 1 du total des sénateurs et députés. Après des heures d’attente et de nombreuses tentatives de remplir la salle du Parlement, les auteurs de la motion se sont résignés : seuls 226 parlementaires étaient présents. Le Parti National Libéral (PNL) et ses partenaires, l’Union sauvez la Roumanie (USR) et le Parti du Mouvement Populaire (PMP), avaient dès le début fait part de leur intention de boycotter la séance, alors que l’Union démocrate-magyare de Roumanie (UDMR) a préféré assister aux débats sur la motion, sans pourtant participer au vote.
Malgré l’appui de ses alliés conjoncturels, à savoir le parti Pro Romania et l’Alliance des Libéraux et des Démocrates (ALDE), le PSD a été forcé de constater qu’il ne pouvait plus compter même pas sur ses propres parlementaires. Plusieurs sociaux-démocrates ont invoqué des problèmes de santé et ne se sont pas présentés à la réunion du Parlement. Récemment investi à la tête du PSD, qu’il dirigeait déjà par intérim depuis l’automne dernier, Marcel Ciolacu, qui est aussi le chef de la Chambre des députés, a menacé d’exclure du parti les absents. Pour l’instant, le PSD est le groupe le plus nombreux au Parlement de Bucarest, mais ses effectifs ne cessent de diminuer. Anticipé par les élections locales du 27 septembre prochain, le scrutin législatif qui devrait se tenir en Roumanie d’ici trois mois, pourrait voir diminuer à moitié le nombre des sénateurs et députés sociaux-démocrates. Par conséquent, la plupart d’entre eux savent déjà qu’ils ne se retrouveront plus sur les listes et donc ne répondent plus aux commandes du parti, estiment les commentateurs.
De l’autre côté de la barricade, le PNL garde son gouvernement, mais ne compte que pour 22% du Parlement, ce qui met en cause sa légitimité. D’ailleurs, en début d’année, le cabinet Orban avait déjà été destitué par motion de censure pour être réinstallé au pouvoir, y compris à l’aide des votes de la gauche, afin de mieux gérer la crise engendrée par la pandémie.
De l’avis des analystes, toute cette bousculade sur la scène politique roumaine témoigne de l’urgence de changer la couleur du Sénat et de la Chambre des Députés. Car, bien que défini en tant qu’institution fondamentale de la démocratie, le Parlement, ne bénéficie actuellement que de la confiance de 10% des Roumains. (Trad. Valentina Beleavski)