Forte concurrence à la Mairie de Bucarest
Bucarest rassemble un dixième
de l’électorat roumain, l’édile en chef de la capitale roumaine étant le
responsable élu avec le plus grand nombre de voix, à l’exception du chef de l’Etat.
La capitale est la ville la plus riche de Roumanie, avec des indicateurs économiques
supérieurs à la moyenne de l’Union européenne, elle est aussi la ville qui
affiche la démographie la plus dynamique du pays. Cette réalité transforme le
poste de maire général en un trophée convoité par tous les partis politiques. Les
élections locales de cette année, initialement programmées au mois de juin, ont
été reportées au 27 septembre en raison de la pandémie de Covid-19, les mandats
des élus locaux – maires, chefs et membres des conseils départementaux, membres
des conseils locaux – ayant été prolongés de six mois.
Bogdan Matei, 26.08.2020, 12:56
Bucarest rassemble un dixième
de l’électorat roumain, l’édile en chef de la capitale roumaine étant le
responsable élu avec le plus grand nombre de voix, à l’exception du chef de l’Etat.
La capitale est la ville la plus riche de Roumanie, avec des indicateurs économiques
supérieurs à la moyenne de l’Union européenne, elle est aussi la ville qui
affiche la démographie la plus dynamique du pays. Cette réalité transforme le
poste de maire général en un trophée convoité par tous les partis politiques. Les
élections locales de cette année, initialement programmées au mois de juin, ont
été reportées au 27 septembre en raison de la pandémie de Covid-19, les mandats
des élus locaux – maires, chefs et membres des conseils départementaux, membres
des conseils locaux – ayant été prolongés de six mois.
A Bucarest, dix-huit
candidatures au poste de maire général ont été validées, représentant l’ensemble
de l’échiquier politique, depuis la droite conservatrice à la gauche radicale, ainsi qu’une large panoplie de professions: économiste,
ingénieur, mathématicien, philologue, comédien, journaliste, guide de montagne,
médecin, médecin vétérinaire, contrôleur de trafic aérien, ou encore expert en relations
internationales. Les sondages sur les intentions de vote de l’électorat privilégient,
pour l’instant, une confrontation entre deux candidats. Ancienne vedette très
visible et très vocale d’une chaîne de télévision arrimée à gauche, Gabriela
Firea devenait, il y a quatre ans, la première femme et le premier adhérent du
Parti social-démocrate à se faire élire au poste d’édile en chef de Bucarest.
Dans le même sillage, le PSD adjugeait aussi les mairies des six
arrondissements de la capitale roumaine. A présent candidate à sa propre
succession et soutenue par le plus important parti politique de l’opposition
parlementaire, la maire générale part en campagne avec un palmarès plutôt
modeste et le handicap d’une inévitable usure du pouvoir. Bucarest est
suffoquée par la pollution, paralysée par une circulation infernale, avec une
régie de chauffage urbain en faillite et une infrastructure fragile. Son
principal contre-candidat est le mathématicien et activiste civique Nicuşor
Dan. L’« Union Sauvez Bucarest », l’organisation non-gouvernementale qu’il
a fondée, a été le noyau autour duquel s’est construite l’Union Sauvez la
Roumanie, devenue, depuis, la troisième force politique au Parlement roumain. Ultérieurement,
Nicuşor Dan a quitté le parti, pour des divergences de doctrine, mais sa
candidature actuelle est soutenue aussi bien par l’USR que par le Parti
national libéral, au pouvoir.
Parmi les autres candidats, les commentateurs
remarquent au moins deux personnages qui ajouteront des couleurs à la campagne
électorale: il s’agit du député européen Traian Băsescu et du sénateur Călin
Popescu-Tăriceanu. Le premier avait déjà été élu à la tête de la mairie de
Bucarest en 2000 et ensuite à la tête de l’Etat roumain pendant dix ans, tandis
que le second a rempli un mandat de premier ministre. Camarades politiques dans
un premier temps et ennemis jurés par après, Băsescu et Popescu-Tăriceanu sont
considérés par certains analystes comme le tandem le plus efficace ayant géré l’administration
roumaine. C’était eux qui tenaient le
gouvernail en 2007, lorsque la Roumanie a intégré l’Union européenne. Bientôt
septuagénaires, l’ancien président et l’ancien premier ministre peuvent
paraître ridicules en affichant leurs nouvelles ambitions de maires de Bucarest.
Les commentateurs considèrent, néanmoins, que ce que les deux hommes sont en
train de faire c’est de booster leurs partis politiques respectifs, le Parti du
Mouvement populaire dans le cas de Traian Băsescu et l’Alliance des libéraux et
des démocrates dans celui de Călin Popescu-Tăriceanu, à l’attente de l’autre
scrutin, législatif, de l’automne. (Trad. Ileana Ţăroi)