La nouvelle loi de la quarantaine et de l’isolement
Roxana Vasile, 22.07.2020, 12:54
Vivement contestée par une partie de
la société civile, qui y voit un moyen de transformer tous les Roumains en « personnes
suspectes », la loi de la quarantaine et de l’isolement est défendue par
le pouvoir en place à Bucarest. Les autorités affirment qu’elle est nécessaire
en raison de la progression de l’infection au nouveau coronavirus, mais aussi parce que la Cour
constitutionnelle a déclaré contraire à la Constitution la gestion de la
quarantaine et de l’isolement sur la base d’un arrêté ministériel, comme cela
avait été le cas depuis le début de la crise sanitaire en Roumanie.
Selon le
ministre de la santé, Nelu Tătaru, la loi qui vient d’entrer en vigueur fournit
à présent les leviers nécessaires pour faire baisser le nombre de cas de personnes
infectées au SARS-CoV-2. Le bilan le plus récent indique, sur cinq mois, plus
de 39.000 cas confirmés de Covid-19, dont plus de 2.000 décès et plus de 24.000
malades qui ont guéri, pour une population d’environ 19 millions d’habitants.
Le ministre Nelu Tătaru a déclaré que les deux prochaines semaines seraient
importantes pour l’évolution de la maladie chez les personnes infectées. : «Nous vivons un moment de hausse constante
du nombre de cas confirmés. Les deux prochaines semaines seront difficiles,
pour pouvoir réintroduire les mesures de quarantaine, d’isolement à l’hôpital
et d’isolement à domicile. L’évolution de la situation dépendra de la
coopération dans l’application de ces mesures et des normes de déroulement de
certaines activités. Tous les nouveaux foyers de coronavirus sont gérés par le
moyen d’enquêtes épidémiologiques et là où il y aura un engorgement d’une
activité médicale – je pense aux soins intensifs – la loi nous permet de
procéder à des transferts et des détachements de personnel soignant, ainsi qu’à
des transferts de malades vers d’autres services de soins intensifs moins
sollicités. », a-t-il précisé.
Avant
l’adoption de la loi de la quarantaine et de l’isolement, sur la toile de fond
de la décision des juges constitutionnels et du vide législatif qui en a
découlé, quelque 4.000 personnes infectées au SARS-CoV-2 ont quitté l’hôpital à
leur demande ou bien ont refusé l’hospitalisation. Tous ces cas passeront par
une réévaluation médicale effectuée par les Directions départementales de santé
publique, qui décideront de l’isolement à domicile, pour une période de 14
jours, des personnes positives mais asymptomatiques, ou de l’hospitalisation
des celles qui ont des symptômes de Covid-19. De plus, aux termes de la loi,
les malades hospitalisés ne pourront plus quitter l’hôpital sur demande. Pour ce
qui est des tests, les enquêtes épidémiologiques auront la priorité. Les
autorités pourront aussi placer en quarantaine des communautés où la
transmission du virus est significative, sans qu’il s’agisse de foyers de
contamination à proprement parler. (Trad. : Ileana Ţăroi)