Le Parlement a voté le document instituant l’état d’alerte
Leyla Cheamil, 21.05.2020, 13:05
Au bout de deux mois d’état
d’urgence et suite au vote de mercredi, au Parlement, la Roumanie est entrée
officiellement en état d’alerte pour une période de 30 jours. Sur l’ensemble
des mesures qui en découlent, mentionnons le port obligatoire du masque dans
les espaces clos, les moyens de transport en commun, les magasins et les bureaux.
S’y ajoute l’interdiction d’organiser de marches de protestation ou des
concerts et de se réunir en groupe de plus de trois personnes à l’intérieur des
villes. Le déplacement en dehors des localités de résidence sera possible
seulement à base d’un justificatif.
Adoptée dans un premier
temps par l’Exécutif, la décision gouvernementale a subi des modifications
avant que le Parlement ne se prononce. Parmi celles-ci, mentionnons celle
obligeant le gouvernement à mettre à la disposition des autorités locales un
nombre nécessaire de masques de protection pour couvrir les besoins des
familles et des personnes défavorisées. Aux termes d’un nouvel amendement, les
autorités publiques locales auront le droit de nommer, licencier ou suspendre
de leurs postes les personnes exerçant des fonctions dirigeantes dans les
établissements sanitaires qui leur sont subordonnés.
Le vote de mercredi a
provoqué de nouvelles disputes entre le Pouvoir et l’Opposition. Le leader des
sociaux-démocrates, Alfred Simonis, a déclaré que la principale raison pour
laquelle le PSD a amendé la décision gouvernementale,c’est la méfiance de
l’Assemblée législative face à l’Exécutif. Le pays est entré en récession, a
martelé M. Simonis, avant d’accuser le cabinet du libéral Ludovic Orban de
n’avoir adopté aucune mesure en faveur des Roumains ou de la société en
général. Alfred Simonis : « La relance économique
ne se fait pas à base de restrictions et d’amendes censées permettre d’arrondir
vos recettes budgétaires et de couvrir les trous dans le budget public. On veillera à ce qu’aucun abus ne se
produise, on ne sera pas d’accord avec les restrictions aberrantes et on
s’opposera au maintien à l’infini dece staded’alerte. Heureusement que pour l’instituer,
il faut passer par le Parlement. »
Pour
sa part, le pouvoir a critiqué lui aussi les modifications apportées par
l’opposition sociale-démocrate, en l’accusant de bloquer l’activité
gouvernementale. Florin Roman, leader
des députés libéraux : « Au
lieu de préserver la confiance des Roumains, en leur disant on sait que c’est difficile, mais
ensemble,on surmontera cette période, vous, vous n’arrêtez pas de détruire
systématiquement tout ce que le gouvernement essaie de faire, en bloquant ses
activités par tous les moyens. Nous, on fait confiance aux spécialistes, aux
épidémiologistes. En ce moment, c’est à eux de parler et à nous de nous taire. »
Les
partis parlementaires l’Union Sauvez la Roumanie, le Parti du Mouvement
populaire et l’Union démocrate magyare de Roumanie ont plaidé, quant à eux, en
faveur des mesures concrètes censées permettre au pays de surmonter l’actuelle
crise. Les seuls à ne pas s’être prononcés sur le document visant la mise en
place de l’état d’alerte ont été les parlementaires ProRomânia et ALDE. (Trad.
Ioana Stăncescu)