Mesures sévères contre le nouveau coronavirus
La situation engendrée par le nouveau coronavirus est pour le moment sous contrôle en Roumanie. A l’heure où l’on parle, le nombre de personnes malades est réduit, alors que les nouvelles contaminations annoncées régulièrement par les autorités sont plutôt sporadiques.
Roxana Vasile, 09.03.2020, 12:48
La situation engendrée par le nouveau coronavirus est pour le moment sous contrôle en Roumanie. A l’heure où l’on parle, le nombre de personnes malades est réduit, alors que les nouvelles contaminations annoncées régulièrement par les autorités sont plutôt sporadiques.
Néanmoins, dans une interview à la presse centrale, le président de la Société roumaine de microbiologie, Alexandru Rafila, met en garde contre une éventuelle envolée des contaminations, comme c’est le cas en Italie par exemple, en l’absence d’une vigilance accrue. En fait, tout pays est concerné. A ses dires, la maladie se transmet par 3 voies : par importation, comme ce fut le cas en Roumanie, par transmission locale et par transmission à large échelle, au sein d’une communauté, lorsqu’une personne est contagieuse sans présenter de symptômes de maladie, une situation impossible à contrôler par les autorités.
D’où le besoin de prendre des mesures coercitives, mais aussi de rendre chaque personne consciente de sa propre responsabilité envers ses concitoyens et ses proches et du fait qu’elle doit respecter à la lettre les recommandations officielles afin de ne pas mettre les autres en danger.
Sur cette toile de fond, les responsables de Bucarest ont déjà interdit d’ici la fin du mois de mars les manifestations publiques réunissant plus de 1000 personnes dans des espaces fermés ou en plein air. La mesure est obligatoire au niveau national pour tous les acteurs publics ou privés, sans aucune négociation, ni exception. Par conséquent, les matchs de football auront lieu sans spectateurs, alors que les activités culturelles ont été reportées. Des événements où l’on estime moins d’un millier de participants peuvent être tenus, à condition d’obtenir l’avis des Directions locales de santé publique.
Autre problème : le transport en commun. En voici un exemple. A Bucarest, plus de 600.000 personnes prennent quotidiennement le métro. Le nombre de rames mises en circulation est à son maximum afin de réduire le plus possible le temps d’attente, la désinfection est assurée toutes les 12 heures et des affiches informant sur les mesures de prévention contre le coronavirus ont été installées dans les stations.
En même temps, les Roumains se trouvant à l’étranger dans des zones touchées par le virus sont conseillés de ne pas revenir au pays. Raed Arafat, secrétaire d’Etat au sein du ministère de l’Intérieur, explique les raisons de cette démarche : « S’ils se trouvent dans des zones qui ont déjà été affectées, en rentrant en Roumanie, chez leur grands-parents, chez leurs parents, ils ne font que mettre en danger la vie de leurs proches. C’est pourquoi, nous leur recommandons d’éviter ou de limiter au maximum les déplacements vers la Roumanie depuis les zones touchées ».
Plus encore, à compter de lundi, la Roumanie a suspendu, pour deux semaines, tous les vols depuis ou vers l’Italie, où vit sa plus grande communauté d’expats. C’est le ministre par intérim de l’Intérieur, Marcel Vela, qui a fait l’annonce : « On autorise la suspension de tous les vols effectués par des opérateurs économiques aériens à destination de l’Italie ou depuis l’Italie vers la Roumanie, pour tous les aéroports du pays, à commencer par le 9 mars 2020 à midi, heure de Roumanie, jusqu’au 23 mars à midi, heure de Roumanie».
Et ce n’est pas tout. Les opérateurs aériens sont obligés de communiquer aux Roumains qui s’embarquent en Italie, en Chine, en Iran ou en Corée du Sud, vers la Roumanie via des escales le fait qu’une fois arrivés en terre roumaine, ils seront placés en quarantaine et qu’ils devront assumer cette responsabilité en remplissant une déclaration sur l’honneur au moment l’embarquement. C’est valable aussi pour les passagers venant directement depuis les 4 pays mentionnés, par voie aérienne ou terrestre : ils devront rester en quarantaine soit dans le département où se trouve la frontière franchie, soit en isolement à domicile. Ceux qui ne respectent pas les conditions d’isolement prises pour prévenir la propagation du nouveau coronavirus risquent des amendes allant jusqu’à 20.000 lei (l’équivalent de 4000 euros). De même, les personnes arrivées en Roumanie qui ne déclarent pas correctement leur pays de provenance, risquent un dossier pénal pour fausses déclarations. (Trad. Valentina Beleavski)