Ludovic Orban – désigné premier ministre à nouveau
Comme beaucoup de commentateurs l’avaient déjà anticipé, le président Klaus Iohannis a mandaté encore une fois le chef de file du PNL, Ludovic Orban, à former un nouveau cabinet. La désignation survient un jour après que l’équipe exécutive de ce dernier eut été destituée par motion de censure, déposée par le PSD et l’UDMR, suite à l’engagement de responsabilité du gouvernement pour revenir à l’élection des maires à deux tours. Selon la Constitution, le premier ministre désigné doit présenter son équipe au parlement dans un délai de10 jours. Après 15 nouveaux jours, le législatif bicaméral doit se réunir en séance commune et voter le gouvernement Orban 2. Si les sénateurs et députés rejettent cette proposition, le chef de l’Etat peut faire encore une nomination, et le rejet de cette dernière équivaudrait à déclencher des élections anticipées. Ce serait une première absolue en ces trois décennies de démocratie postcommuniste. Même si la scène politique a été marquée par l’instabilité depuis 1990, la Roumanie n’a jamais été en situation de dissoudre le parlement. Selon les experts, même maintenant, un tel dénouement n’est pas sûr. La date limite pour les élections anticipées serait le 21 juin, parce qu’après, le législatif en place entame les six derniers mois de son mandat et ne peut plus être dissous.
Bogdan Matei, 07.02.2020, 13:28
Comme beaucoup de commentateurs l’avaient déjà anticipé, le président Klaus Iohannis a mandaté encore une fois le chef de file du PNL, Ludovic Orban, à former un nouveau cabinet. La désignation survient un jour après que l’équipe exécutive de ce dernier eut été destituée par motion de censure, déposée par le PSD et l’UDMR, suite à l’engagement de responsabilité du gouvernement pour revenir à l’élection des maires à deux tours. Selon la Constitution, le premier ministre désigné doit présenter son équipe au parlement dans un délai de10 jours. Après 15 nouveaux jours, le législatif bicaméral doit se réunir en séance commune et voter le gouvernement Orban 2. Si les sénateurs et députés rejettent cette proposition, le chef de l’Etat peut faire encore une nomination, et le rejet de cette dernière équivaudrait à déclencher des élections anticipées. Ce serait une première absolue en ces trois décennies de démocratie postcommuniste. Même si la scène politique a été marquée par l’instabilité depuis 1990, la Roumanie n’a jamais été en situation de dissoudre le parlement. Selon les experts, même maintenant, un tel dénouement n’est pas sûr. La date limite pour les élections anticipées serait le 21 juin, parce qu’après, le législatif en place entame les six derniers mois de son mandat et ne peut plus être dissous.
Suite aux consultations de jeudi avec les partis parlementaires, le président a répété que le retour à l’électorat demeurait sa première option, par l’organisation d’élections législatives anticipées. L’idée est partagée par le PNL, l’USR et l’UDMR, mais n’est pas agréée par le reste des partis. Les sondages sur les intentions de vote indiquent que le PNL est maintenant le parti le plus populaire, avec 47% d’options favorables, alors que l’ancien pouvoir social-démocrate ne recueille plus que 20%. Avec ses partenaires de PLUS, l’USR arriverait à près de 15%. Comme d’habitude, l’UDMR dépasse de peu le seuil électoral de 5%, alors que le PMP, l’ALDE et Pro România sont crédités de scores en dessous de ce seuil. Au-delà des calculs et des procédures, ce qui est évident, selon le politologue Cristian Pîrvulescu, c’est que « la Roumanie traverse une étape d’instabilité politique ; nous avons eu quatre gouvernements en trois ans et demi, les majorités ont été pulvérisées ». Qui plus est, depuis 2012, non moins de neuf cabinets se sont succédé à Bucarest — de droite ou de gauche, monocolores ou de coalition, avec une coloration idéologique ou technocrates. Dans un entretien à Radio Roumanie, le Pr Pîrvulescu indique qu’une réforme constitutionnelle est nécessaire, afin d’assurer davantage de cohérence, tant à l’administration qu’aux institutions politiques. Les commentateurs sont d’avis qu’une telle thérapie serait nécessaire aussi pour réhabiliter la classe politique dans son ensemble aux yeux d’un électorat de plus en plus fatigué et ennuyé par les jeux politiques de coulisses, par l’instabilité chronique et par des administrations qui viennent et partent sans rien laisser de notable derrière elles.
(Trad. : Ligia)