Départ du cabinet Orban
Trois mois après son investiture, le cabinet monochrome du libéral Ludovic Orban fut destitué mercredi par motion de censure. Après avoir initié, avec succès, à la mi-octobre, une motion de censure contre le gouvernement social démocrate de l’époque, voilà que le PNL s’est retrouvé à son tour, victime d’une démarche similaire initiée par le PSD et l’UDMR.
Roxana Vasile, 05.02.2020, 13:13
Trois mois après son investiture, le cabinet monochrome du libéral Ludovic Orban fut destitué mercredi par motion de censure. Après avoir initié, avec succès, à la mi-octobre, une motion de censure contre le gouvernement social démocrate de l’époque, voilà que le PNL s’est retrouvé à son tour, victime d’une démarche similaire initiée par le PSD et l’UDMR.
Un minimum de 233 voix favorables était nécessaire pour que la motion passe, soit la moitié plus un du nombre total des élus. Finalement, 261 parlementaires ont souhaité le départ du pouvoir du cabinet Orban. Ceux-ci ont accusé le gouvernement de violer les principes démocratiques, par l’engagement de sa responsabilité pour l’élection des maires à deux tours, quelques mois seulement avant les élections municipales. L’équipe Orban doit être destituée d’urgence, parce qu’elle a enfreint les décisions de la Cour constitutionnelle et les recommandations des institutions européennes, pour des raisons politiques et non pas dans l’intérêt des citoyens – accuse encore la gauche dans sa motion intitulée Le gouvernement Orban/PNL – privatisation de la démocratie roumaine.
Soutenus par leurs partenaires de l’USR ou du PMP, les libéraux ont affirmé que revenir à l’élection des maires à deux tours conférerait aux élus un plus de légitimité et de représentativité, et que cela est souhaité par 80% des Roumains. Avant le vote de mercredi, l’ancien premier ministre Ludovic Orban s’est dit persuadé que la motion ne passerait pas. Pourtant, par précaution, dans la nuit de mardi à mercredi, il a adopté un nombre record d’ordonnances d’urgence, à savoir 25, qu’un gouvernement destitué, avec des prérogatives restreintes, ne pourrait plus promouvoir. L’une d’elles introduit de nouvelles règles pour de possibles élections législatives anticipées, elle réduit le délai de convocation du scrutin de 90 à 45 jours, règlemente le vote sur des listes supplémentaires au niveau national et le vote pendant trois jours à l’étranger. Le nombre des parlementaires qui représenteront les Roumains de la diaspora – toujours plus nombreux – double pour arriver à 12.
La chute du gouvernement Orban serait aussi un premier pas vers le déclenchement des élections législatives anticipées, selon le souhait du PNL et de l’USR, mais aussi du président Klaus Iohannis, alors que le scrutin est normalement prévu à l’automne.Pour les convoquer, le parlement devrait rejeter deux propositions de premier ministre désigné. Le président de l’Autorité Electorale Permanente, Constantin-Florin Mituleţu-Buică, a affirmé que l’institution à la tête delaquelle il se trouve est déjà entrée dans la logique des élections, en se disant prête pour un scrutin local et législatif avant la fin de l’année. (Trad. Ioana Stancescu)